Perspectives politiques au Cameroun pour 2025

Un climat électoral tendu
À l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025, le Cameroun traverse une période politique marquée par des tensions croissantes. Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) et l’opposition s’affrontent sur fond de critiques envers le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. Son âge avancé soulève des questions sur sa capacité à gouverner, renforçant les doutes exprimés par Joshua Osih, leader du Social Democratic Front (SDF).
Pour contrer cette dynamique, le RDPC, sous la direction de Landry Toukam, mise sur une mobilisation active des jeunes électeurs. À Dschang, ces derniers sont encouragés à s’inscrire sur les listes électorales. Pourtant, ce mouvement pourrait s’avérer insuffisant face à un désir palpable de changement au sein de la population, qui menace de bouleverser l’équilibre politique actuel.
La situation est compliquée par des préoccupations autour de la transparence électorale. Le Conseil Constitutionnel a récemment renoncé à trancher sur les contestations liées à la liste électorale, alimentant des accusations de manipulation. L’avocat Me Amedee Touko a averti que cette opacité pourrait entacher la crédibilité du processus électoral et nourrir les soupçons envers le RDPC.

Les enjeux internes du RDPC
À l’intérieur du RDPC, le murmure d’un renouvellement du leadership se fait entendre. Léon Theiller Onana, conseiller municipal, a exhorté Paul Biya à envisager la retraite, soulignant qu’il est temps de céder le pas à une nouvelle génération. Cette exhortation met en lumière des inquiétudes croissantes parmi certains membres quant à l’avenir du parti face aux attentes des jeunes électeurs.
Bien que certains chefs traditionnels du Sud-Ouest aient exprimé leur soutien à Biya, cette solidarité pourrait ne pas refléter l’opinion majoritaire des Camerounais, de plus en plus en quête d’alternatives. Les critiques internes et les appels au changement pourraient fragiliser le RDPC alors que l’opinion publique s’oriente vers un changement de cap.
Les désaccords au sein du parti se multiplient également, notamment sur la stratégie électorale. Des figures comme Saint Eloi Bidoung jugent que la candidature de Biya constitue un « crime envers le peuple camerounais ». Ces remarques, si elles se multiplient, pourraient affaiblir la cohésion interne et entraver la mobilisation des partisans du RDPC.

Les perspectives de l’opposition
En réponse à un RDPC fragilisé, l’opposition commence à se structurer pour capitaliser sur ce mécontentement. Des figures telles que Joshua Osih et Tomaïno Ndam Njoya, déjà déclarés candidats, visent à transformer le ras-le-bol populaire en force politique. Osih, avec son slogan « Sauver le Cameroun », promet de mettre fin à la violence et de restaurer la dignité, tandis que Ndam Njoya se positionne comme une véritable alternative démocratique.
Des appels à l’union des forces d’opposition, comme l’a souligné Cabral Libii, pourraient s’avérer déterminants. Si cette coalition parvient à se concrétiser, elle présenterait une menace sérieuse au RDPC, qui est déjà dans une phase de crise face à la montée des aspirations démocratiques.
Les mois à venir s’annoncent donc incertains pour la politique camerounaise. La capacité du RDPC à préserver son emprise sur le pouvoir sera mise à l’épreuve par un électorat exigeant de véritables changements. Les tensions internes au sein du parti et l’essor des ambitions de l’opposition pourraient transformer le paysage politique du pays.