Enjeux autour d’un marché de 157 milliards de FCFA dans l’Extrême-Nord du Cameroun
Maroua, Cameroun – Dans un contexte où le développement des infrastructures routières reste un défi majeur pour le Cameroun, un nouveau pas vient d’être franchi avec l’attribution d’un marché stratégique à un consortium sino-tchadien. D’un montant de 157 milliards de FCFA, ce contrat concerne la réhabilitation de trois sections routières cruciales dans l’Extrême-Nord du pays.
Spécialisées dans les travaux publics, Sinohydro, géant chinois du BTP, et Sotcocog, entreprise tchadienne reconnue pour son expertise régionale, ont été sélectionnées pour conduire ce projet ambitieux. Les travaux, prévus pour démarrer le 1er mars prochain, porteront sur les axes Maroua-Moutourwa, Magada-Guidiguis et Guidiguis-Yagoua, totalisant 173 kilomètres de route à moderniser.
Un projet stratégique pour l’Extrême-Nord

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la politique gouvernementale visant à désenclaver cette région septentrionale du pays, souvent frappée par des difficultés de mobilité exacerbées par la précarité des routes. Avec une population largement dépendante de l’agriculture et du commerce transfrontalier, l’amélioration des infrastructures routières est perçue comme un levier essentiel pour dynamiser l’économie locale.
Selon des sources proches du dossier, le projet inclut la réfection complète du revêtement des axes concernés, la construction de ponts et d’ouvrages d’assainissement, ainsi que l’aménagement de dispositifs de sécurité.
Un partenariat sino-tchadien sous les projecteurs

L’alliance entre Sinohydro et Sotcocog illustre une coopération Sud-Sud renforcée, où les entreprises africaines s’associent à des acteurs internationaux pour accélérer le développement des infrastructures. Déjà impliqué dans plusieurs projets de grande envergure en Afrique, Sinohydro apporte son expertise technique, tandis que Sotcocog, forte de sa connaissance du terrain, facilite l’intégration locale et la gestion des ressources humaines.
Ce chantier, qui s’étalera sur plusieurs mois, devrait également générer des centaines d’emplois directs et indirects, un facteur non négligeable dans une région où le taux de chômage reste préoccupant.
Des attentes fortes pour un chantier prioritaire

Les populations locales, lassées par des années de routes dégradées et d’isolement économique, attendent avec impatience la concrétisation de ce projet. Plusieurs voix s’élèvent déjà pour exiger un suivi rigoureux des travaux et éviter les dérives de certains chantiers passés, souvent ralentis par des retards d’exécution et des problèmes de financement.
Le gouvernement camerounais, de son côté, assure que toutes les mesures ont été prises pour garantir une livraison dans les délais et des infrastructures de qualité.
Si tout se déroule comme prévu, l’Extrême-Nord du Cameroun pourrait bientôt voir son réseau routier modernisé et plus résilient, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour l’économie locale et l’intégration régionale.