Retrait des Forces Étrangères en RDC : Efforts de la SADC et de l’EAC

Contexte de la Crise Sécuritaire en RDC
La République Démocratique du Congo (RDC) est confrontée à une crise sécuritaire grave, particulièrement dans sa région orientale. Les conflits armés y perdurent depuis des décennies. L’occupation de Goma par le mouvement rebelle M23, soutenu par le Rwanda, a exacerbée cette situation. Les conséquences sont tragiques : des milliers de vies perdues et des millions de Congolais vivant dans des conditions de plus en plus précaires. Face à ce défi, la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) et la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) se mobilisent pour restaurer la paix et la sécurité dans la région.
Le 31 janvier 2025, lors d’un sommet extraordinaire à Harare, les dirigeants de la SADC ont souligné l’urgence de la crise, convenant de la nécessité d’une réponse collective. Ce sommet a été suivi, le 8 février 2025 à Dar-es-Salaam, par une réunion conjointe des chefs d’État de la SADC et de l’EAC. Des décisions cruciales ont été prises concernant le retrait des forces armées étrangères non invitées en RDC.
Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre du respect de la souveraineté de la RDC et du soutien à son intégrité territoriale. Les dirigeants ont réaffirmé leur engagement à accompagner le peuple congolais dans sa quête de paix, de sécurité et de développement durable.

Les Résolutions du Sommet de Dar-es-Salaam
Le sommet de Dar-es-Salaam a marqué un tournant décisif dans la gestion de la crise en RDC. Les chefs d’État ont ordonné d’établir des modalités précises pour le retrait des forces armées étrangères non invitées, avec un appel fort pour un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel. Cette résolution vise à favoriser un climat propice à la négociation et à la réconciliation entre les factions en conflit.
De plus, les dirigeants ont décidé de fusionner les processus de paix de Luanda et de Nairobi, créés pour aborder les questions de sécurité et de dialogue intercongolais. Ce rapprochement devrait renforcer l’efficacité des négociations, garantissant ainsi une approche cohérente face aux défis sécuritaires. Le président kényan, William Ruto, a insisté sur l’importance d’un dialogue inclusif, impliquant toutes les parties, y compris le M23.
Les chefs des forces de défense de l’EAC et de la SADC ont reçu pour mission de se réunir rapidement après le sommet pour élaborer des directives techniques concernant le retrait des forces étrangères ainsi que l’assistance humanitaire nécessaire pour les populations touchées par le conflit.

Perspectives et Défis à Venir
Malgré les avancées amorcées à Dar-es-Salaam, de nombreux défis subsistent. La mise en œuvre des résolutions exigera une coordination minutieuse entre les États membres de la SADC et de l’EAC, ainsi qu’une volonté politique ferme de toutes les parties concernées. La RDC, représentée par sa Première ministre Judith Suminwa, a exprimé sa détermination à suivre et à appliquer les décisions prises, tout en appelant à la responsabilité des acteurs régionaux.
Les experts, comme le professeur Martin ZIAKWAU, mettent en garde contre le risque que le cessez-le-feu ne soit perçu comme une reconnaissance de l’occupation par des forces étrangères, sans exiger clairement le retrait des troupes rwandaises. Une telle situation pourrait acculer encore davantage la recherche de paix en RDC. Il est donc crucial que les négociations à venir soient transparentes et qu’elles abordent les véritables causes du conflit, en particulier l’implication du Rwanda et d’autres acteurs régionaux.
En résumé, les efforts de la SADC et de l’EAC pour établir un plan de retrait des forces étrangères en RDC représentent un progrès significatif vers la résolution de la crise. Toutefois, le succès de ces initiatives dépendra de la capacité des dirigeants à maintenir un dialogue constructif tout en assurant la sécurité des populations locales et en respectant la souveraineté de la RDC.