Kinshasa, le [date] – Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, se rend au sommet conjoint de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) avec une feuille de route claire : obtenir une condamnation formelle du Rwanda pour son implication militaire en RDC, exiger le retrait immédiat des troupes rwandaises et réclamer la restitution de la ville de Goma aux autorités congolaises.
Selon une source proche de la présidence congolaise, « Outre le cessez-le-feu immédiat, le Président Tshisekedi va exiger la condamnation du Rwanda pour son invasion de la ville de Goma, le retrait immédiat des troupes rwandaises des localités congolaises qu’elles occupent illégalement, la réouverture de l’aéroport de Goma pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire en faveur des populations et la restitution de la ville aux mains des autorités congolaises officiellement établies. »
Un sommet sous tension

Le sommet EAC-SADC s’ouvre dans un climat particulièrement tendu. Depuis plusieurs mois, la situation sécuritaire dans l’est de la RDC ne cesse de se dégrader. Le Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par Kigali selon Kinshasa et plusieurs rapports onusiens, a intensifié ses offensives, prenant le contrôle de plusieurs localités stratégiques, dont Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
Face à cette escalade, Tshisekedi s’apprête à hausser le ton. Son objectif : forcer les États membres des deux organisations régionales à adopter une position ferme contre l’agression rwandaise, alors que certaines capitales restent hésitantes, privilégiant une diplomatie prudente.
Un test pour l’unité africaineL’implication du Rwanda dans ce conflit est un sujet qui divise le continent. Alors que plusieurs pays de la SADC, notamment l’Afrique du Sud et l’Angola, ont déjà exprimé leur soutien à Kinshasa, certains membres de l’EAC, dont l’Ouganda, entretiennent des relations complexes avec Kigali.
Le sommet de l’EAC-SADC pourrait être un tournant décisif dans la gestion de la crise congolaise. Pour Tshisekedi, il ne s’agit pas seulement d’obtenir des déclarations de principe, mais des actions concrètes, notamment des sanctions contre le régime de Paul Kagame et une pression accrue pour un désengagement immédiat des troupes rwandaises.
L’urgence humanitaire au cœur des discussions

Outre les questions militaires et diplomatiques, la situation humanitaire à Goma est alarmante. La fermeture de l’aéroport de la ville a compliqué l’acheminement de l’aide humanitaire, privant des milliers de déplacés de vivres et de soins médicaux. Kinshasa réclame donc sa réouverture immédiate sous contrôle congolais et international.
Alors que les tractations diplomatiques se poursuivent en coulisses, la position de la RDC est claire : aucune négociation ne saurait se faire au détriment de sa souveraineté. Tshisekedi joue ici une carte cruciale, celle de l’unité africaine face à une agression qu’il refuse de voir normalisée.
Le sommet EAC-SADC révélera si l’Afrique est prête à parler d’une seule voix pour la paix dans l’Est de la RDC, ou si les divisions persistantes continueront à jouer en faveur de l’instabilité.