Crise sécuritaire au Gabon : un terreau pour la criminalité

Une montée inquiétante de la criminalité
Le Gabon traverse une période alarmante de troubles sécuritaires, marquée par une recrudescence des actes criminels. Braquages, cambriolages et agressions s’intensifient, semant la panique parmi les citoyens. Les promesses du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), sous la direction du général Brice Clotaire Oligui Nguema, semblent vaines face à cette réalité. La population, désabusée, s’interroge sur le rôle des forces de l’ordre censées les protéger.
Un commerçant braqué en avril dernier témoigne de son désespoir face à l’absence de policiers sur le terrain. Cette situation soulève des inquiétudes concernant l’efficacité des réformes promises, dont le recrutement de près de 2 000 jeunes policiers pour renforcer la « police de proximité ». Pour l’instant, leur présence reste insuffisante, provoquant des critiques acerbes.
Dr. Daniel Mengara, un observateur avisé des affaires politiques gabonaises, évoque la police de proximité comme un symbole de l’échec des autorités. Les Gabonais, fatigués d’attendre des réponses concrètes, espèrent une réaction efficace du CTRI pour inverser cette tendance inquiétante. Résultat : le sentiment d’insécurité perdure, rendant la population vulnérable face à la criminalité.

La délinquance juvénile en hausse
La crise sécuritaire est également marquée par une flambée de la délinquance juvénile, illustrée par un drame survenu à Port-Gentil le 13 janvier 2025. Allan Mboumba, un jeune de 21 ans, a mortellement blessé Darcel Mfoubou, un adolescent, lors d’une altercation. Cet incident tragique soulève des inquiétudes quant à la montée de la violence parmi les jeunes dans l’Ogooué-Maritime.
Les habitants s’interrogent sur les causes de cette délinquance croissante. Le chômage et l’absence d’opportunités contribuent à cette dynamique alarmante. De nombreux jeunes, dans un état de désespoir, se tournent vers la violence comme moyen d’échapper à une réalité difficile. Les réponses des autorités à ce phénomène sont cruciales pour prévenir d’autres tragédies.
Allan Mboumba, arrêté pour coups et blessures volontaires, ne saura pas résoudre le problème sous-jacent. Les autorités doivent aborder les racines de la délinquance juvénile par des programmes d’éducation et d’insertion professionnelle.

Les conséquences des coupures d’électricité
La crise sécuritaire est amplifiée par une crise électrique persistante depuis plus de six mois. Les coupures de courant fréquentes plongent les populations dans l’obscurité, facilitant le banditisme dans les zones non éclairées du Grand Libreville et de son arrière-pays. L’absence d’éclairage public renforce le climat d’insécurité, rendant les citoyens plus vulnérables.
Face à cette situation, il est impératif que le CTRI et le gouvernement prennent des mesures appropriées. L’installation de lampadaires solaires pourrait éclairer les zones à risque, dissuadant ainsi la criminalité. Cette solution, à la fois économique et écologique, pourrait avoir un impact significatif sur la sécurité.
En parallèle, les autorités doivent envisager des stratégies à long terme pour résoudre la crise électrique. En améliorant l’accès à l’électricité, le gouvernement pourrait non seulement réduire la criminalité, mais aussi améliorer la qualité de vie des Gabonais.
Vers une prise de conscience collective
La situation sécuritaire au Gabon nécessite une prise de conscience collective. Citoyens, autorités et société civile doivent unir leurs forces pour trouver des solutions durables. Les promesses de réformes doivent se traduire par des actions concrètes, afin de restaurer la confiance entre la population et les forces de l’ordre.
Les Gabonais ne peuvent plus se permettre d’attendre des changements insaisissables. Il est temps que le CTRI adopte des mesures audacieuses pour inverser cette tendance inquiétante. La sécurité est un droit fondamental, chaque citoyen mérite de vivre sans crainte.
La question se pose : comment les autorités peuvent-elles regagner la confiance de la population ? Quelles actions concrètes peuvent être mises en œuvre pour lutter contre la criminalité et la délinquance juvénile ? La réponse à ces interrogations va déterminer l’avenir sécuritaire du Gabon.