N’Djamena – Deux jours après la reconduction du Premier ministre Allamaye Halina, le gouvernement tchadien a été dévoilé ce jeudi 6 février en fin d’après-midi. Si l’ossature de l’équipe précédente demeure inchangée, deux départs notables marquent ce remaniement, dont celui du chef de la diplomatie tchadienne.
Un remaniement sous le signe de la continuité
La nouvelle équipe gouvernementale, annoncée par décret présidentiel, reste en grande partie fidèle à la précédente, confirmant ainsi la volonté du président Mahamat Idriss Déby Itno d’assurer une certaine stabilité dans la gestion des affaires publiques. Plusieurs ministres-clés, notamment ceux en charge de la Défense, de l’Intérieur et des Finances, conservent leur portefeuille.

Toutefois, la surprise est venue du départ de Mahamat Saleh Annadif, ministre des Affaires étrangères depuis 2022, figure diplomatique influente et artisan du repositionnement du Tchad sur la scène internationale. Son successeur, Hassan Abakar Younous, ancien ambassadeur et fin connaisseur des arcanes de la diplomatie tchadienne, hérite d’un portefeuille stratégique dans un contexte sous-régional tendu.
Des défis diplomatiques de taille
Ce changement intervient alors que le Tchad est confronté à plusieurs défis sur le plan international. D’une part, les relations avec les voisins sahéliens, notamment le Niger et le Soudan, restent marquées par des tensions sécuritaires et des flux migratoires incontrôlés. D’autre part, le pays doit gérer ses relations avec les puissances étrangères, entre influences française, américaine et russe qui se redéfinissent dans la région.
Hassan Abakar Younous, qui a servi à plusieurs reprises dans les chancelleries tchadiennes à l’étranger, aura la délicate mission de poursuivre l’ouverture diplomatique amorcée par son prédécesseur tout en consolidant les alliances stratégiques du pays.
Un signal pour la politique intérieure ?

L’autre départ marquant est celui du ministre de la Fonction publique, qui quitte ses fonctions après des mois de crispations avec les syndicats. Son remplacement par une figure plus consensuelle pourrait être interprété comme une tentative d’apaisement dans un climat social marqué par des revendications salariales et une grogne persistante des fonctionnaires.
Si ce remaniement n’apporte pas de bouleversement profond, il laisse entrevoir les priorités du président Déby : stabiliser le pays, consolider sa diplomatie et répondre aux tensions internes. Reste à voir si cette nouvelle équipe saura relever ces défis à l’approche des prochaines échéances électorales. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20250207-tchad-nouveau-gouvernement-d%C3%A9voil%C3%A9-avec-du-changement-%C3%A0-la-t%C3%AAte-de-la-diplomatie