Conséquences humanitaires des conflits à Goma

Une crise humanitaire sans précédent
À Goma, en République Démocratique du Congo, la violence ne faiblit pas. Les Forces armées de la RDC (FARDC) s’affrontent avec les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. Les conséquences sont dévastatrices : un exode massif de civils, fuyant les combats vers le centre-ville. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) signale que plus de 178 000 personnes ont été récemment déplacées, s’ajoutant aux 4,6 millions de Congolais déjà en déplacement à l’intérieur de leur propre pays.
Les impacts humanitaires de ces conflits sont alarmants. Les hôpitaux, déjà saturés, croulent sous le poids des casualties. L’hôpital de Ndosho, qui ne devrait accueillir que 147 patients, en reçoit désormais plus de 200, selon Emmanuel Lampaert de Médecins Sans Frontières (MSF). Les infrastructures de santé sont à l’agonie, et la vie dans les camps de déplacés est difficile. L’accès à l’eau potable, à la nourriture et aux soins médicaux demeure très limité.
En outre, la santé mentale des habitants se détériore. Des témoignages révélateurs font état de nombreux cas de stress post-traumatique et de dépression, exacerbés par la promiscuité et l’insécurité. Les femmes et les enfants, souvent victimes de violences basées sur le genre, sont les plus touchés, affrontant des risques accrus d’agressions et de mariages forcés.

Réponses des ONG face à la crise
Dans ce contexte désastreux, les ONG sont sur le front, offrant une assistance indispensable aux populations touchées. Toutefois, leur intervention devient de plus en plus difficile à cause de la dégradation de la sécurité et des restrictions d’accès. De nombreuses organisations, dont MSF, réduisent leurs opérations, mais continuent de fournir un soutien médical essentiel.
Des espaces sécurisés sont établis pour fournir soins de santé, consultations psychosociales et services médicaux basiques. L’ONG « Femmes en Résilience » s’est engagée à autonomiser les femmes déplacées, tout en favorisant une sensibilisation des droits des femmes et la lutte contre la violence. Christine Musafira, la responsable, demande une mobilisation globale accrue pour assurer la protection des femmes durant cette crise.
Parallèlement, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) appelle à des fonds urgents pour faire face aux besoins croissants. En janvier 2025, le HCR a sollicité 226 millions de dollars pour une réponse humanitaire prolongée mais n’a reçu qu’une fraction de ce montant. Cette situation souligne les défis auxquels sont confrontées les ONG pour fournir une aide efficace dans un contexte de financement déficient.

Appels à l’action et perspectives d’avenir
La communauté internationale doit intensifier ses efforts pour contrer cette crise humanitaire. Les discussions récentes entre Emmanuel Macron, Félix Tshisekedi et Paul Kagame mettent en lumière la nécessité d’une action coordonnée pour mettre fin aux hostilités, avec un appel clair au retrait des forces rwandaises et du M23.
Alors que les ONG intensifient leur aide, elles insistent sur l’importance d’un accès humanitaire sécurisé. Les témoignages des déplacés expriment une détresse profonde et des besoins criants. Au-delà des réponses immédiates, il est crucial de réfléchir à des solutions durables qui stabiliseraient la région et permettraient la reconstruction des communautés.
La situation à Goma pose des questions essentielles sur la responsabilité de la communauté internationale face aux crises humanitaires. Comment garantir un accès humanitaire dans des zones de conflit ? Quelles mesures pour protéger les populations vulnérables contre les violences ? Ces réflexions doivent guider les stratégies futures des acteurs humanitaires et politiques, en visant un changement durable dans cette région dévastée par la guerre.