Mobilisation électorale pour 2025 : un impératif citoyen

Un enjeu démocratique majeur
À l’approche des élections présidentielle, municipales et législatives de 2025 au Cameroun, l’inscription sur les listes électorales prend une importance cruciale. Denis Emilien Atangana, président du Front des Démocrates Camerounais (FDC), insiste sur le fait que, pour que l’opposition puisse défier le RDPC de Paul Biya, il est impératif d’atteindre un fichier électoral dépassant les 9 millions d’électeurs. Actuellement, 7.845.622 électeurs sont inscrits, un chiffre en hausse par rapport à 2023. Cette augmentation est déterminante pour renforcer la légitimité du processus électoral et assurer une représentation équitable.
La moindre participation électorale a historiquement avantagé les candidats au pouvoir. Cabral Libii, président du PCRN, met en exergue le fait qu’aucune élection, en dehors de celle de 1992, n’a réellement reflété le souhait populaire, en raison du désintérêt manifeste des citoyens. L’inscription massive est donc non seulement un acte civique essentiel, mais une nécessité stratégique pour l’opposition. Un électorat mobilisé pourrait changer la donne, amorçant un véritable rapport de force lors des élections.
Ce besoin de s’inscrire ne se limite pas aux discours des politiciens. Des figures comme Lemba Ernest et Hamadou Babba Abdouraman soulignent l’importance de cette démarche en tant qu’acte de résistance pacifique contre un régime souvent jugé autoritaire. Pour eux, voter est une revendication d’alternance politique légitime, un pas vers un Cameroun nouveau, où chacun peut œuvrer pour un avenir prospère. Chaque voix compte ; chaque engagement individuelle vient façonner l’avenir collectif de la nation.

Les défis de l’inscription électorale
Pourtant, des obstacles demeurent. La transparence du processus électoral est régulièrement remise en question, notamment concernant la gestion des listes par ELECAM. Abdouraman Hamadou Babba souligne le manque de clarté entourant la liste électorale nationale, qui nuit à la confiance des électeurs. Cela engendre des réticences face à la vérification de leur inscription et aux réclamations potentielles.
De surcroît, une sensibilisation adéquate est primordiale pour mobiliser les électeurs. Les autorités religieuses, comme les évêques et imams, ont un rôle significatif à jouer. Leur influence pourrait encourager les communautés à reconnaître l’importance de l’inscription et du vote. Une mobilisation collective est essentielle pour garantir que chaque voix soit entendue, que chaque vote ait son importance.
Les opérations de révision des listes électorales, débutées le 2 janvier 2025, sont une opportunité en or pour le peuple camerounais de s’investir dans le processus démocratique. Cependant, cet engagement exige une vigilance continue de la part des citoyens pour veiller à ce que leurs droits soient respectés et leurs voix écoutées.

Vers une mobilisation citoyenne efficace
Pour rendre l’inscription sur les listes électorales réellement efficace, une prise de conscience du pouvoir citoyen est essentielle. Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, appelle à une inscription massive. L’avenir du pays, dit-il, dépend de l’engagement des citoyens dans ce processus. Surveiller et défendre leurs voix est vital pour garantir une véritable alternance démocratique à travers les urnes.
Une mobilisation citoyenne efficace doit aussi intégrer une réflexion profonde sur les valeurs démocratiques et la responsabilité civique. Chaque Camerounais doit comprendre que s’inscrire sur les listes électorales va au-delà d’une simple formalité. C’est un acte fondateur pour la démocratie. En choisissant d’agir, ils ne préparent pas seulement leur vote, mais participent aussi à l’édification d’un futur meilleur pour leur pays.
En somme, l’inscription sur les listes électorales transcende la simple démarche administrative. C’est une déclaration d’engagement envers la démocratie, un appel à un changement authentique. Alors que les élections de 2025 s’annoncent, la question demeure : les Camerounais seront-ils à la hauteur de cet impératif démocratique ?