Défis et perspectives de CAMWATER pour 2025
Contexte actuel de l’accès à l’eau potable
Au Cameroun, l’accès à l’eau potable est une question cruciale, en particulier dans des villes en pleine expansion comme Bafoussam. La Cameroon Water Utilities Corporation (CAMWATER) se trouve à un tournant, confrontée à des enjeux d’infrastructure, de financement et de gestion des ressources. Selon l’Organisation mondiale de la santé, près de 30 % de la population camerounaise n’a pas accès à une source d’eau potable améliorée. Ce constat souligne l’urgence d’agir.
Dans ce cadre, l’initiative de CAMWATER de réaliser 200 000 nouveaux branchements d’eau d’ici 2025 est une réponse bienvenue à cette crise. Dr Blaise MOUSSA, le directeur général, a récemment affirmé que cet effort vise à transformer l’approvisionnement en eau dans la région de l’Ouest, avec un accent particulier sur Bafoussam, où la demande a considérablement augmenté ces dernières années.
Ce projet s’inscrit dans le cadre des Rencontres d’échanges, de découvertes et d’exhibition de la Région de l’Ouest (REDEO 2024), un événement qui valorise les initiatives de CAMWATER. Néanmoins, la mise en œuvre de ce programme sera semée d’embûches, notamment en matière de logistique et de coordination avec les autorités locales.
Les défis financiers et logistiques
Le financement représente un obstacle majeur pour CAMWATER. Bien que le président Paul Biya ait annoncé un soutien de 10 milliards FCFA pour améliorer l’accès à l’eau, cette somme reste limitée face aux besoins en infrastructures. Le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, a insisté sur le fait que cet investissement est essentiel pour des projets à Yaoundé, mais qu’il doit également être élargi à d’autres régions, comme Bafoussam.
De surcroît, la logistique nécessaire pour établir 200 000 nouveaux branchements pose de sérieux défis techniques. Cela requiert des matériaux appropriés, un équipement adéquat et une main-d’œuvre qualifiée. Les délais dans la chaîne d’approvisionnement, aggravés par des crises mondiales, risquent de saper le calendrier ambitieux fixé par CAMWATER.
La gestion des ressources en eau est également un enjeu crucial. La surexploitation des aquifères et la pollution demeurent des problèmes difficiles à résoudre, nécessitant une approche intégrée. CAMWATER doit impérativement collaborer avec d’autres ministères et agences pour garantir une gestion durable des ressources, tout en sensibilisant la population à l’importance de la conservation de l’eau.
Perspectives d’avenir et solutions innovantes
Malgré les défis, les perspectives pour CAMWATER en 2025 s’annoncent prometteuses. L’engagement de l’entreprise à moderniser ses infrastructures et à intégrer des technologies innovantes pourrait révolutionner le secteur de l’eau au Cameroun. Par exemple, l’adoption de systèmes de gestion intelligents permettrait d’optimiser la distribution et de réduire les pertes d’eau, qui s’élèvent à environ 30 % dans certaines zones.
De plus, sensibiliser les communautés à l’importance de l’eau potable et des bonnes pratiques d’hygiène est crucial. CAMWATER pourrait ainsi développer des programmes de sensibilisation, en partenariat avec des ONG et des acteurs locaux, pour encourager une utilisation responsable de l’eau.
Enfin, la coopération internationale pourrait jouer un rôle déterminant dans le succès de ces initiatives. Des alliances avec des organisations telles qu’UNICEF ou la Banque mondiale pourraient apporter des ressources supplémentaires et des expertises techniques pour renforcer les capacités de CAMWATER.
Les défis que CAMWATER doit relever d’ici 2025 sont réels, mais les espoirs d’amélioration de l’accès à l’eau potable se dessinent également. Comment la population et les autorités locales peuvent-elles s’engager davantage pour soutenir ces initiatives ? Quelles solutions innovantes pourraient être mises en place pour garantir un accès durable à l’eau pour tous ? Ces questions méritent d’être examinées de près alors que le Cameroun aspire à un avenir où l’eau potable sera un droit accessible pour tous.