lundi 23 décembre 2024
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Dépenses gouvernementales au Gabon : Enjeux et solutions

Les Dépenses de Fonctionnement du Gouvernement Gabonais : Analyse et Recommandations

Une Augmentation Inquiétante des dépenses

Les dépenses de fonctionnement du gouvernement gabonais atteignent des sommets préoccupants, désormais supérieures à 40 % du budget total. Cette réalité, révélée dans un article daté du 21 décembre 2024, jette une ombre sur la viabilité économique du pays. En 2023, les dépenses publiques s’élevaient à 23,9 % du PIB, engendrant un déficit budgétaire de 1,0 %, une légère hausse par rapport à l’année antérieure. Cette inquiétante tendance demeure amplifiée par une gestion déficiente des flux de trésorerie et des décisions budgétaires peu judicieuses, exacerbées par les lourds investissements réalisés pour relancer l’économie.

Les experts s’accordent à dire que cette progression des dépenses, bien que justifiée par la nécessité de stabiliser la fonction publique et de motiver son personnel, pourrait avoir des répercussions néfastes à long terme. Actuellement, la dette publique frôle les 70,5 % du PIB, avec des prévisions alarmantes dépassant 80 % en 2025. Cette situation résulte en partie d’une gestion inappropriée des flux monétaires et de l’augmentation des taux d’intérêt mondiaux, compliquant ainsi le paysage financier du Gabon.

Il est donc crucial d’examiner ces dépenses en tenant compte des priorités nationales et des exigences en matière de développement. Les investissements dans des domaines fondamentaux tels que l’éducation et la santé restent insuffisants, ce qui fait naître des préoccupations concernant la capacité de l’État à financer des projets futurs. Les partenaires internationaux insistent sur la nécessité de réorienter ces priorités vers des infrastructures et la lutte contre la pauvreté.

Les Dysfonctionnements de la Cour des Comptes

L’un des éléments préoccupants dans la gestion des dépenses publiques réside dans le fonctionnement de la Cour des Comptes, censée garantir la transparence et l’intégrité des finances publiques. Pour 2025, un budget de 4,888 milliards de FCFA est prévu pour cet organisme, destiné à financer ses 510 agents. Cependant, cette somme soulève des doutes au sujet de l’efficacité de la Cour, dont les rapports sont souvent absents ou difficiles d’accès.

La Cour des Comptes est critiquée pour son incapacité à exercer un contrôle véritable sur les finances publiques. Des incidents tels que le transfert de recettes publiques sur un compte à la BGFIBank n’ont connu aucun suivi, remettant en question l’intérêt d’investir dans un organisme dont les actions manquent d’efficacité. Les citoyens attendent des résultats tangibles et des mesures correctives, plutôt que des rapports dépourvus de conséquences concrètes.

Pour y remédier, il est impératif de renforcer les mécanismes de contrôle et de tenir les dirigeants de la Cour des Comptes responsables de leurs actions. La nécessité d’une réforme profonde s’impose, englobant une redéfinition des règles de gouvernance et la mise en place de systèmes de contrôle indépendants, en vue de garantir une gestion rigoureuse des finances publiques.

Recommandations d’Audit pour une Meilleure Gestion

Face à ces défis, plusieurs recommandations en matière d’audit peuvent être envisagées pour améliorer la gestion des dépenses de fonctionnement du gouvernement gabonais. Il est prioritaire de mener un audit approfondi des effectifs de la fonction publique afin de recenser les postes non essentiels et d’alléger les dépenses superflues. Cela pourrait se traduire par l’instauration d’un système de rémunération variable lié à la performance, qui encouragerait l’efficacité tout en soulageant la pression sur les salaires.

Par ailleurs, un rééquilibrage budgétaire axé sur des investissements structurants et l’optimisation des dépenses courantes est hautement recommandé. Cela implique de plafonner les dépenses non prioritaires, telles que les baux administratifs et les déplacements officiels, et de réorienter les économies vers des secteurs sous-financés, comme l’éducation et la santé. Une telle approche permettrait de stabiliser les finances publiques tout en répondant aux besoins urgents de la population.

Enfin, renforcer la transparence et la gestion des finances publiques est impératif. Publier régulièrement des rapports d’audit accessibles à tous permettrait aux citoyens de suivre l’utilisation des fonds publics et d’exiger des comptes. Une gestion rigoureuse et proactive des ressources budgétaires est essentielle pour redresser la situation financière du Gabon et assurer un avenir durable.

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