Défis du système de santé en Adamaoua
Évaluation des infrastructures sanitaires
La région de l’Adamaoua, avec sa population dépassant 1,6 million d’habitants, fait face à un défi de taille en matière d’infrastructures sanitaires. Actuellement, 230 structures de santé peinent à répondre aux besoins croissants de la population. Récemment, lors d’une séance plénière, les sénateurs, dirigés par Souadatou Djallo Kalkaba, ont exprimé la nécessité de transformer les centres de santé intégrés en centres médicaux d’arrondissement, et ceux-ci en hôpitaux de district.
Ce plaidoyer s’inscrit dans un contexte où les infrastructures existantes sont vétustes et souvent mal entretenues. Les établissements de santé souffrent d’un manque d’infrastructures adéquates, rendant difficile la fourniture de soins de qualité. De nombreux centres manquent d’équipements médicaux appropriés, créant ainsi des obstacles aux diagnostics et traitements. Cette problématique est d’autant plus pressante dans une région en proie à de fréquentes maladies infectieuses et urgences médicales.
Dr Malachie Manaouda, ministre de la Santé publique, a reconnu ces défis lors d’une récente rencontre avec les sénateurs. Il a souligné que la création de nouvelles structures sanitaires relèverait désormais des Maires. Cependant, cette décentralisation soulève des questions quant à la capacité des autorités locales à gérer ces infrastructures, surtout dans un contexte de contraintes budgétaires.
Manque de personnel qualifié
Un autre défi majeur réside dans le manque de personnel qualifié. Avec un ratio alarmant de 4 professionnels de santé pour 10 000 habitants, la région est largement sous-dotée en ressources humaines. Bien que 4 000 agents de santé soient en fonction, la majorité sont des aides-soignants ou des infirmiers. Les spécialités essentielles, telles que l’urologie et la neurochirurgie, font cruellement défaut.
Cette pénurie a des conséquences directes sur la qualité des soins. Les patients nécessitant des traitements spécialisés doivent souvent se rendre dans d’autres régions, entraînant des retards et augmentant le risque de complications. De plus, le peu de personnel en poste subit une surcharge de travail, ce qui nuit à leur moral et à leur efficacité.
Pour contrer cette crise, Dr Manaouda a annoncé le recrutement imminent de 68 000 agents de santé. Mais cette initiative nécessitera un accompagnement en formation et en soutien continu pour intégrer ces nouveaux agents de manière efficace dans le système de santé existant.
Dysfonctionnement des établissements et accès aux soins
Le dysfonctionnement des établissements sanitaires en Adamaoua constitue un problème crucial. Les sénateurs ont plaidé pour la réhabilitation des infrastructures et le renforcement des ressources humaines. Beaucoup de ces établissements souffrent d’une gestion inefficace, entraînant ruptures de médicaments, pénuries de matériel et délais d’attente inacceptables pour les patients.
Parallèlement, l’état déplorable des routes complique l’accès aux soins. Dans cette région où les infrastructures routières sont souvent en mauvais état, les patients rencontrent des obstacles pour se rendre dans les hôpitaux. Cette situation est particulièrement critique en cas d’urgence, où chaque minute est précieuse. Les sénateurs insistent sur la nécessité d’améliorer les voies de communication pour garantir l’accès aux soins.
Les défis auxquels le système de santé d’Adamaoua fait face sont multiples et interconnectés. Améliorer les infrastructures, recruter un personnel qualifié et réhabiliter les établissements existants sont des priorités vitales. Les engagements des autorités, y compris la promesse d’examiner les dispositifs de création et de transformation des établissements dans les six mois, seront déterminants pour l’avenir de la santé en Adamaoua.