Analyse et enquêtes
Au Cameroun, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir depuis 1985 sous la direction de Paul Biya, traverse une crise interne importante. Plusieurs cadres du parti se livrent une bataille acharnée, exacerbée par la fragilité du leadership d’un Paul Biya vieillissant et par des luttes de pouvoir au sein des structures du parti.
Raisons de la crise
Une transition de leadership incertaine avec Paul Biya approchant les 92 ans, des tensions émergent autour de sa succession. Les luttes internes reflètent une compétition pour le contrôle du parti dans l’éventualité de son retrait.
Factions rivales
Certaines factions influentes au sein du RDPC, liées au secrétariat général et à des ministres, poursuivent des agendas individuels, ce qui fragilise la cohésion du parti et conduit à des conflits ouverts.
Renouvellement contesté des organes de base
Les opérations visant à réorganiser les structures locales du RDPC ont été marquées par des irrégularités, des accusations de favoritisme et des désaccords, notamment dans les régions du Sud et du Littoral.
Usure du pouvoir
Après quatre décennies au pouvoir, le RDPC est critiqué pour son immobilisme, son manque de transparence, et l’absence de perspectives claires pour les jeunes générations au sein du parti.
Contexte et perspectives
Cette crise survient alors que le pays se prépare aux élections présidentielles de 2025. Bien que certains appellent à une refonte du RDPC pour éviter une implosion, d’autres estiment que seule une coalition de l’opposition pourrait réellement provoquer un changement politique dans le pays. Cependant, l’opposition reste divisée, ce qui complique une telle initiative.
La gestion de cette crise pourrait avoir un impact significatif sur l’avenir politique du Cameroun, en révélant soit un renouveau, soit une poursuite du statu quo.