jeudi 14 novembre 2024
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Jeunesse ivoirienne : vers un engagement politique renouvelé

Engagement des partis politiques : préoccupations de la jeunesse ivoirienne

Une jeunesse en quête de représentation

La jeunesse ivoirienne, qui constitue une portion significative de la population, ressent une inquiétude grandissante quant à son engagement dans la vie politique, notamment vis-à-vis des partis comme le PPA-CI (Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire). Cette demande de représentation se situe dans un contexte historique marqué par des tensions politiques et des crises sociopolitiques récurrentes. Les jeunes, souvent considérés comme les moteurs du changement, se sentent non seulement déconnectés des instances décisionnelles, mais également face à des incertitudes préoccupantes quant à leur avenir dans la société.

Les jeunes Ivoiriens, âgés de 15 à 35 ans, représentent environ 60 % de la population. Pourtant, leur voix semble souvent étouffée dans les débats politiques. Une étude effectuée par le Centre de recherche et d’analyse des politiques publiques révèle que 75 % des jeunes interrogés estiment que leurs préoccupations sont ignorées par les partis politiques. Ce désengagement est particulièrement ressenti dans un pays où les enjeux liés à l’employabilité, à l’éducation et à la sécurité sont cruciaux pour cette tranche d’âge.

Le PPA-CI, qui a émergé comme un acteur clé sur la scène politique ivoirienne après la dissolution du FPI (Front Populaire Ivoirien), est perçu par certains jeunes comme un parti incapable de répondre à leurs attentes. Les promesses de changement et de renouveau mises en avant par les dirigeants se heurtent souvent à la réalité des pratiques politiques traditionnelles. De ce fait, la question de la transparence et de l’intégrité des partis politiques devient centrale dans le discours des jeunes.

Les attentes face aux promesses politiques

Les jeunes Ivoiriens attendent des partis politiques, en particulier du PPA-CI, des actions tangibles et des engagements clairs. Ils aspirent à des politiques qui répondent à leurs besoins immédiats, notamment en matière d’emploi et d’éducation. Une enquête réalisée par l’Institut national de la statistique indique que 68 % des jeunes souhaitent des programmes spécifiques visant à améliorer l’accès à l’emploi et à la formation professionnelle.

De surcroît, la participation des jeunes aux instances décisionnelles est primordiale. Beaucoup estiment que les partis politiques doivent inclure des jeunes dans leurs structures et leur offrir des opportunités de leadership. Le PPA-CI, en tant que nouvelle force politique, doit prouver sa capacité à incarner ce changement. Des figures emblématiques de la jeunesse, tel que l’activiste et entrepreneur Kader Ouattara, soulignent l’importance d’une représentation équitable en affirmant : « Si nous voulons un avenir meilleur, il est impératif que les jeunes soient au cœur des décisions politiques. »

Les inquiétudes des jeunes Ivoiriens concernant la corruption et la mauvaise gouvernance sont également palpables. Ils réclament un changement de mentalité au sein des partis politiques, qui doivent aller au-delà des discours. La transparence dans la gestion des ressources publiques et l’intégrité des dirigeants sont des éléments cruciaux pour regagner la confiance des jeunes électeurs.

Vers un engagement renouvelé ?

Face à ces préoccupations, il est impératif que le PPA-CI et d’autres partis politiques repensent leur approche envers la jeunesse. Cela nécessite l’établissement de plateformes d’échange et de dialogue, permettant aux jeunes d’exprimer leurs idées. Des initiatives telles que des forums de discussion ou des ateliers de co-création pour favoriser un engagement plus actif dans le processus politique pourraient s’avérer bénéfiques.

De plus, ces partis doivent s’engager à promouvoir des politiques inclusives, prenant en compte les réalités locales. En intégrant les jeunes dans la conception et l’application des politiques, ils peuvent renforcer leur légitimité et instaurer un climat de confiance. Des exemples de pays comme le Rwanda, où la jeunesse joue un rôle central dans le développement national, illustrent que l’engagement des jeunes peut avoir des retombées bénéfiques pour l’ensemble de la société.

Enfin, il est essentiel que les jeunes prennent conscience de leur pouvoir en tant qu’électeurs. Les mouvements sociaux et les initiatives citoyennes peuvent constituer un tremplin pour un engagement politique accru. En s’organisant et en mobilisant leurs pairs, les jeunes Ivoiriens peuvent influer sur les partis politiques et les inciter à répondre à leurs attentes.

Les préoccupations de la jeunesse ivoirienne concernant l’engagement des partis politiques, notamment le PPA-CI, soulèvent des questions fondamentales sur la représentation, la transparence et l’inclusion. Comment les partis peuvent-ils réellement satisfaire les attentes de cette génération ? Quelles stratégies doivent-ils adopter pour bâtir un avenir politique qui reflète les aspirations des jeunes ? Ces interrogations méritent une attention particulière afin d’envisager un véritable changement dans le paysage politique ivoirien.

Engagement des jeunes : entre désillusion et espoir

Une génération désenchantée

Dans un contexte où les promesses politiques semblent souvent rester lettre morte, de nombreux jeunes expriment un profond désenchantement vis-à-vis de l’engagement civique. Lors d’une rencontre à Odienné le 2 novembre 2024, Adama Kamara, coordonnateur adjoint du RHDP, a échangé avec environ 300 jeunes qui avaient fait le choix de ne pas participer à la révision de la liste électorale. Ces jeunes, représentant une génération souvent jugée délaissée, estiment que leur situation sociale n’a pas évolué, malgré les discours prometteurs des politiques.

Ce sentiment de stagnation est partagé par beaucoup à travers le pays. Diallo Ibrahim, un participant à la rencontre, a exprimé son scepticisme en exprimant leur préférence à ne pas s’inscrire pour voter, ce qui illustre un désintérêt croissant pour le processus électoral. Ce phénomène est révélateur d’une tendance plus large où les jeunes se sentent déconnectés des institutions politiques, souvent perçues comme inaccessibles et peu sensibles à leurs préoccupations.

Ce désengagement peut avoir des conséquences graves. En effet, une fois les jeunes désengagés, cela ouvre la voie à d’autres tranches d’âge qui pourraient ne pas partager leurs intérêts ou besoins. Une telle situation soulève des questions sur la représentativité des décisions politiques et l’avenir de la démocratie dans le pays.

La prise de conscience par le dialogue

En dépit de ce climat de désillusion, la rencontre avec Kamara a donné lieu à un dialogue constructif. Il a mis en avant l’importance de la communication entre les jeunes et les décideurs politiques, affirmant que le vote représente leur meilleur moyen de se défendre. Cette démarche vise à rétablir le lien entre les jeunes et le processus démocratique, en leur rappelant que leur voix compte et peut influencer leur avenir.

Les échanges ont également permis à certains jeunes de reconsidérer leur position. En effet, la discussion a éclairé le fait que voter n’est pas seulement un droit, mais également un devoir civique ayant un impact direct sur leur quotidien. Kamara a encouragé les jeunes à s’engager activement en politique, les incitant à réaliser que leur implication pourrait entraîner des changements concrets dans leur vie sociale et économique.

Ce type de dialogue est crucial pour redonner espoir aux jeunes. En leur offrant une plateforme pour exprimer leurs préoccupations et en les écoutant sincèrement, les responsables politiques peuvent commencer à rétablir la confiance et à encourager une participation plus active. Ceci pourrait également stimuler d’autres jeunes à s’engager, créant ainsi un cercle vertueux d’implication civique.

Les implications futures de l’engagement des jeunes

La question de l’implication des jeunes dans le processus politique est cruciale pour l’avenir du pays. Si ces derniers parviennent à se mobiliser et à faire entendre leur voix, cela pourrait entraîner des changements notables dans les politiques publiques, notamment en matière d’éducation, d’emploi et de justice sociale. Une génération engagée est souvent synonyme de progrès et d’innovation.

Les implications économiques de cet engagement sont également significatives. Les jeunes, représentant une part importante de la population active, ont le potentiel d’influencer les décisions économiques qui les concernent directement. Des politiques favorables à l’entrepreneuriat et à l’accès à l’emploi pourraient voir le jour si les jeunes expriment clairement leurs attentes et besoins.

En somme, la mobilisation des jeunes est essentielle pour leur propre avenir ainsi que pour celui de la société dans son ensemble. Les responsables politiques doivent prendre conscience de cette dynamique et travailler à établir un dialogue constructif. Ce faisant, ils pourraient transformer le désenchantement actuel en une force motrice pour le changement.

Alors que les jeunes oscillent entre désillusion et espoir, comment les institutions peuvent-elles mieux répondre à leurs attentes ? Quelles stratégies pourraient être mises en place pour encourager une participation plus active et significative des jeunes dans le processus politique ? Ces questions méritent d’être examinées afin d’envisager un avenir où chaque voix est entendue.

Initiatives de la jeunesse ivoirienne pour la participation politique

Mobilisation des jeunes à Gonaté

La jeunesse de Gonaté, sous l’égide de la Fédération de la jeunesse Gonatoise, a entrepris des initiatives notables pour renforcer sa participation au développement local et au processus politique. Lors de la création de cette organisation le 1er novembre 2024, le président Bah BI Pierre a mis l’accent sur plusieurs axes d’action. Parmi eux, la scolarisation des jeunes filles se distingue comme une priorité, l’éducation étant considérée comme un levier essentiel pour l’émancipation et l’engagement civique.

De surcroît, l’animation des vacances par le sport constitue une autre initiative visant à rassembler les jeunes autour d’activités constructives. Cela favorise non seulement la cohésion sociale, mais également la sensibilisation aux enjeux politiques et sociaux de la communauté. Bah BI Pierre a également souligné l’importance de l’autonomisation financière par le biais d’activités génératrices de revenus, ce qui pourrait offrir aux jeunes les moyens de s’engager davantage dans les processus décisionnels.

Enfin, l’intégration au Conseil national de la jeunesse de Côte d’Ivoire (Cnjci) représente un objectif ambitieux permettant à la jeunesse gonatoise de faire entendre sa voix au niveau national. En participant activement à la révision électorale en cours, les jeunes de Gonaté affichent une réelle volonté de s’investir dans le processus démocratique et de revendiquer leurs droits.

Initiatives de l’Association des blogueurs de Côte d’Ivoire

Le 31 octobre 2024, l’Association des blogueurs de Côte d’Ivoire (ABCI) a organisé un panel intitulé « Café Blogueur spécial RLE » pour encourager la participation des jeunes et des femmes à la révision de la liste électorale (RLE). Cette initiative revêt une importance particulière dans un contexte où l’inscription sur les listes électorales est perçue comme un acte civique fondamental. M. Edourd Djoussou, représentant de la Commission électorale indépendante (CEI), a souligné la pertinence de cette démarche pour garantir une représentation equitable.

Les intervenants, parmi lesquels M. Adama Traoré et Mme Carelle Laetitia Goli, ont formulé des propositions concrètes visant à renforcer cette participation. Par exemple, ils ont suggéré de tirer parti des réseaux sociaux pour sensibiliser les jeunes à l’importance de leur voix dans le processus électoral. L’ABCI a également prévu des émissions en ligne pour continuer les débats, témoignant ainsi d’une volonté d’impliquer les jeunes dans des discussions constructives sur la démocratie.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Programme d’appui aux élections démocratiques et à la promotion du leadership civique et politique (SIECLE), soutenu par le National Democratic Institute et financé par l’USAID. Cela démontre que la jeunesse ivoirienne refuse de rester passive, prenant au contraire des mesures proactives pour influencer le paysage politique.

Engagement des jeunes Atchan et du RHDP

Le 2 novembre 2024, le Mouvement des jeunes Atchan du RHDP a dévoilé son programme au secrétaire national Karim Ouattara. Cette initiative vise à diffuser le message de paix et de développement du président Alassane Ouattara dans les 60 villages Atchan. Jean-Hugues Aliman Aké, président du Mouvement, a indiqué que cette démarche est le fruit d’une réflexion entamée en mars 2024, cherchant à mobiliser la jeunesse autour des valeurs de paix et de développement.

Karim Ouattara a encouragé les jeunes à s’inspirer du modèle politique d’Alassane Ouattara, ce qui pourrait accroître leur engagement dans le processus politique. Cette mobilisation est cruciale, car elle transforme les défis auxquels la jeunesse fait face en opportunités pour le développement et l’insertion des jeunes dans la société.

Lors d’une rencontre stratégique le 3 novembre 2024, Laurent Tchagba, coordonnateur principal du RHDP à Marcory, a aussi appelé tous à s’impliquer dans l’enrôlement des nouveaux majeurs et des électeurs non inscrits. L’objectif de 15 000 nouveaux inscrits sur la liste électorale témoigne d’une volonté collective d’augmenter la participation des jeunes dans le processus démocratique.

Réflexions sur l’avenir de l’engagement politique des jeunes

Les initiatives de la jeunesse ivoirienne, qu’il s’agisse de projets à Gonaté, de l’ABCI ou du RHDP, témoignent d’une volonté croissante de s’investir dans la politique. Cependant, ces efforts doivent être soutenus par des politiques publiques favorables et un environnement propice à l’engagement civique. Les jeunes doivent être perçus comme des acteurs clés de la construction démocratique, et non comme de simples spectateurs.

Il est essentiel que les autorités reconnaissent et valorisent ces initiatives, en leur fournissant des plateformes pour s’exprimer et participer activement aux décisions qui les concernent. De plus, la sensibilisation à l’importance du vote et à l’inscription sur les listes électorales requiert une attention accrue, à travers des campagnes ciblées et des programmes éducatifs.

En somme, la jeunesse ivoirienne se trouve à un tournant décisif de son histoire politique. Les initiatives actuelles pourraient-elles être le prélude à une transformation durable de l’engagement civique en Côte d’Ivoire ? Comment les acteurs politiques peuvent-ils soutenir ces démarches pour garantir une représentation équitable et inclusive ? Ces questions méritent d’être examinées afin de garantir que la voix des jeunes soit pleinement entendue et intégrée dans le processus décisionnel.

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