Facteurs internes contribuant au déficit énergétique de la SEEG au Gabon
Manque d’investissements structurants
La SEEG est confrontée à un déficit énergétique structurel en raison du retard dans les investissements nécessaires pour moderniser ses infrastructures. Un audit réalisé en 2019 a révélé que 475 milliards de FCFA étaient nécessaires pour renouveler les investissements de la SEEG, mais aucune action concrète n’a été entreprise jusqu’à présent pour combler ce manque crucial.
Les difficultés infrastructurelles, telles que le manque d’investissements en équipements structurants et l’absence d’un schéma directeur en énergie, ont contribué à la détérioration du réseau électrique de la SEEG, entraînant des délestages récurrents et une offre d’électricité déficitaire.
Défaillances internes
Les délestages actuels de la SEEG sont également dus à des défaillances internes au sein de l’entreprise. Le manque de gouvernance efficace et de planification stratégique a conduit à des difficultés opérationnelles, affectant la qualité et la fiabilité de la fourniture en électricité.
Le directeur général de la SEEG a souligné que les délestages étaient dus à des problèmes infrastructurels internes, mettant en lumière des lacunes dans la gestion interne de l’entreprise qui ont contribué au déficit énergétique.
Endettement et dettes fournisseurs
La SEEG est confrontée à des problèmes financiers importants, avec des dettes fournisseurs s’élevant à 250 milliards de FCFA, dont plus de 72 milliards de FCFA détenus par l’État. Ces dettes ont un impact direct sur la capacité de l’entreprise à investir dans des infrastructures énergétiques essentielles pour combler le déficit énergétique.
Les difficultés financières de la SEEG, notamment les dettes fournisseurs et l’endettement, ont entravé sa capacité à mener à bien des projets d’investissement et à assurer une fourniture stable en électricité, contribuant ainsi au déficit énergétique observé.
Mesures pour renforcer la gouvernance de la SEEG
Scission en deux entités distinctes
Une recommandation évoque la possibilité de scinder la SEEG en deux entités distinctes, l’une dédiée à l’eau et l’autre à l’électricité, pour améliorer la gouvernance et la performance de la société. Cette séparation permettrait une meilleure efficacité et spécialisation dans la gestion de l’électricité et de l’eau, favorisant ainsi une gouvernance plus transparente et une prise de décision plus efficace.
Libéralisation du secteur
Il est proposé de libéraliser le secteur de l’énergie, avec un investissement de l’État dans les équipements de production. Cette mesure vise à renforcer la transparence, la redevabilité et la gouvernance interne de la SEEG, tout en favorisant la concurrence et en attirant des investissements nationaux et internationaux.
Renforcement de la gouvernance interne
Des mesures concrètes sont suggérées, telles que la mise en place d’instruments de gouvernance, la reprise en main du secteur stratégique par les autorités de la Transition et la transformation du centre des métiers Jean Violas en un pôle d’excellence régional dans les métiers de l’énergie. Ces actions visent à améliorer la performance et la transparence de la SEEG.
Les défis de la SEEG dans l’amélioration de la qualité de service en électricité
Actes de vandalisme et vols d’équipements hydrauliques
Les travaux exécutés par l’entreprise Sino-Hydro pour renouveler les conduites d’eau ont été sabotés par des voleurs qui volent les équipements hydrauliques, privant ainsi certains quartiers de Libreville d’eau potable. Les actes de vandalisme entravent la finition du projet et compliquent la distribution d’eau dans les ménages. Une plainte a été déposée pour démanteler ce réseau de voleurs, mais les vols récurrents inquiètent les parties prenantes du projet.
Saturation du réseau électrique due à une surconsommation
La SEEG rencontre des délestages électriques récurrents au Gabon en raison de la saturation du réseau due à une augmentation de la consommation des ménages. Pour résoudre ce problème, des délestages rotatifs sectoriels sont mis en place. Des travaux de réparation sont en cours pour un retour à la normale d’ici le 25 mai 2024, avec le renforcement de la desserte en électricité grâce à l’installation d’une centrale flottante à Libreville.
Retards d’investissements et manque de modernisation des équipements
Les délestages en eau et électricité sont dus à un manque d’investissements infrastructurels et à des dettes fournisseurs, notamment plus de 72 milliards de FCFA détenus par l’État. Le directeur général a proposé des réformes à court et long termes pour remédier à ces problèmes, telles que l’installation d’une Centrale bateau pour l’alimentation du Grand Libreville, la poursuite de l’installation de groupes électrogènes dans les capitales provinciales et l’interconnexion à la Guinée Équatoriale.