Conflit en RDC : Réaction du gouvernement face au M23

Contexte de l’offensive du M23
Depuis le début de 2025, la République Démocratique du Congo (RDC) fait face à une intensification des violences, notamment autour de Goma. Le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, lance des offensives dévastatrices. Cette escalade engendre une crise humanitaire sans précédent : plus de 500 000 personnes sont déplacées et des milliers blessées. Après une période de relative accalmie, le M23 renoue avec la confrontation, accusant le gouvernement congolais de négligence envers les accords de paix qui régissent le retour de ses combattants.
En réaction, le gouvernement de Félix Tshisekedi adopte une posture ferme. Le M23 est qualifié de « terroriste », tandis que le soutien présumé du Rwanda est dénoncé. Selon les autorités congolaises, des milliers de soldats rwandais sont désormais déployés en RDC, ce qui constitue une atteinte à la souveraineté nationale. La mobilisation des Forces Armées de la RDC (FARDC) s’opère, accompagnée d’un appel à l’unité nationale pour faire face à cette menace.

Mesures prises par le gouvernement congolais
Pour contrer le M23, le gouvernement congolais a déployé une série de stratégies décisives. En premier lieu, une réorganisation du commandement militaire a été mise en œuvre, avec la désignation du général-major Somo Kakule comme nouveau gouverneur militaire du Nord-Kivu, suite au décès de son prédécesseur en mission. Cette initiative vise à optimiser la coordination des opérations contre les rebelles.
Parallèlement, le président Tshisekedi promet une « riposte vigoureuse et coordonnée » et appelle les citoyens à rejoindre les FARDC pour défendre leur patrie. En outre, un plan d’urgence humanitaire a été lancé, soulignant l’urgence d’assistance pour les populations touchées par les combats, dont les besoins sont pressants.
Le ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, dénonce l’inaction du Conseil de sécurité des Nations Unies et plaide pour des sanctions ciblées à l’encontre des responsables du M23 et des officiers rwandais impliqués. Elle souligne l’urgence d’une intervention internationale face à ce qu’elle qualifie d’« internationalisation du conflit ».

Le rôle du Rwanda dans le conflit
Le Rwanda, sous la direction du président Paul Kagame, est accusé par les autorités congolaises de soutenir activement le M23, tant militairement que logiquement. Des rapports des Nations Unies estiment que 3 000 à 4 000 soldats rwandais pourraient être déployés en RDC, participant directement aux opérations rebelles. Cette implication est perçue comme une volonté de Kigali d’étendre son influence régionale tout en exploitant les ressources naturelles de l’est de la RDC, telles que le coltan et l’or.
De son côté, le gouvernement rwandais rejette ces accusations, évoquant des menaces perçues à sa frontière. Il justifie son intervention par la nécessité de protéger la communauté Tutsi, selon lui persécutée en RDC. Ce discours est vivement critiqué par le gouvernement congolais, qui considère le M23 comme un « pantin » aux mains de Kigali, manœuvré pour servir des intérêts rwandais.
Les tensions entre la RDC et le Rwanda ne cessent de croître. À Kinshasa, des manifestations contre l’inaction de la communauté internationale s’intensifient, accompagnées de dégradations sur des ambassades. En réponse à la gravité de la situation, le gouvernement congolais suspend ses relations diplomatiques avec son voisin, rappelant ses diplomates et fermant l’ambassade rwandaise à Kinshasa.
Perspectives d’avenir
La réponse du gouvernement congolais face à l’assaut du M23, soutenu par le Rwanda, illustre une détermination à protéger l’intégrité du territoire. Toutefois, la situation demeure critique, avec des combats en cours et une crise humanitaire qui se approfondit. Les demandes d’action de la communauté internationale se multiplient, cependant, l’inaction persistante du Conseil de sécurité des Nations Unies soulève des interrogations quant à sa capacité à intervenir efficacement dans ce conflit.
Alors que le gouvernement s’efforce de repousser le M23, l’urgence d’un dialogue régional ainsi que d’une coopération internationale pour stabiliser la région devient une nécessité incontournable. Les enjeux vont au-delà du militaire. Ils touchent à des préoccupations économiques et humanitaires cruciales. Il est impératif que les acteurs régionaux et internationaux agissent de manière tangible pour éviter une escalade du conflit et promouvoir une paix durable.


