Favoriser l’engagement des jeunes et des femmes au Gabon

Un cadre législatif inclusif
Le gouvernement gabonais a récemment pris des initiatives significatives pour promouvoir l’engagement des jeunes et des femmes dans la vie politique et économique du pays. L’adoption d’un nouveau Code électoral, imposant des quotas de 30 % pour les femmes et 20 % pour les jeunes sur les listes électorales, constitue une avancée majeure. Ce nouveau cadre, mis en avant par le ministre de l’Intérieur Hermann Immongault, vise à corriger les déséquilibres de représentation et à assurer une intégration effective de ces groupes dans les processus décisionnels.
En instaurant ces quotas, le gouvernement répond à une demande croissante de la société civile pour une inclusion élargie. Rappelons que les jeunes représentent plus de 60 % de la population gabonaise, tandis que les femmes continuent de faire face à d’importants obstacles dans l’accès aux postes de décision. La création de l’Autorité de Contrôle et de Supervision des Élections et du Référendum (A.C.S.E.) renforce également la transparence et la supervision des élections, augmentant ainsi la confiance des citoyens dans le système électoral.
Cependant, ces mesures législatives doivent être complétées par une sensibilisation renforcée et une éducation civique. Des programmes sur les droits politiques et les processus électoraux devraient être à l’ordre du jour pour informer ces groupes sur leurs droits et les encourager à s’engager activement.

Des initiatives économiques ciblées
En complément du cadre législatif, le gouvernement gabonais a lancé plusieurs initiatives économiques pour autonomiser les jeunes et les femmes. Un exemple marquant est la mise à disposition de 400 moto-tricycles pour les jeunes des quartiers défavorisés, manifestant ainsi une volonté d’encourager l’entrepreneuriat. Ce programme permet aux jeunes de lancer leurs activités avec un dépôt initial modeste, s’inscrivant dans une stratégie globale de lutte contre la précarité et de réduction des inégalités économiques.
Le financement facilité par la Banque pour le Commerce et l’Entrepreneuriat du Gabon ouvre des portes aux jeunes entrepreneurs, leur offrant la chance de générer des revenus et de dynamiser l’économie locale. Par ailleurs, l’établissement de programmes de formation professionnelle serait nécessaire pour garantir que les bénéficiaires possèdent les compétences adéquates pour réussir.
Le gouvernement pourrait aussi promouvoir des secteurs prometteurs comme l’agroforesterie, l’écotourisme et les énergies renouvelables, qui allient durabilité et création d’emplois. En intégrant activement les jeunes et les femmes dans ces domaines, le Gabon a la capacité de transformer les défis écologiques en réelles opportunités économiques, tout en répondant aux aspirations de sa population.

Un dialogue constructif et inclusif
Pour s’assurer du succès de ces initiatives, un dialogue constant entre le gouvernement, le secteur privé et la société civile est crucial. Le Président Brice Clotaire Oligui Nguema a insisté sur l’importance de cette collaboration pour déceler des opportunités d’emploi de qualité. Ce type de partenariat pourrait mener à l’émergence de projets innovants qui tiennent compte des besoins spécifiques de jeunes et de femmes.
Les Assises nationales sur l’emploi, prévues pour décembre 2025, représentent une occasion unique de rassembler divers acteurs autour des enjeux de l’emploi et de l’inclusion. Pendant ces discussions, il sera nécessaire d’aborder les obstacles à la création d’emplois, tels que la qualification insuffisante des travailleurs et l’inadéquation entre l’offre de formation et les exigences du marché. En intégrant jeunes et femmes dans ces débats, le gouvernement s’assure que leurs préoccupations sont prises en compte dans l’élaboration des politiques.
Enfin, la mise en place de programmes de mentorat et de soutien aux jeunes entrepreneurs pourrait renforcer leur confiance et aider à naviguer dans le monde des affaires. En cultivant un écosystème propice à l’entrepreneuriat, le Gabon pourrait non seulement lutter contre le chômage, mais également encourager l’innovation et la croissance économique.
Les actions du gouvernement gabonais pour promouvoir l’engagement des jeunes et des femmes sont prometteuses. Leur succès reposera sur une mise en œuvre efficace et la collaboration de tous les acteurs. Comment le Gabon pourra-t-il s’assurer que ces efforts se traduisent par des changements réels dans la vie de ses jeunes et de ses femmes ? Quelles autres mesures pourraient être envisagées pour renforcer cette dynamique inclusive ?


