Transition politique et adoption de la nouvelle constitution au Gabon
Un tournant historique pour le Gabon
La transition politique amorcée au Gabon suite au coup d’État du 30 août 2023 a dégagé un chemin nouveau dans l’histoire du pays. Ce changement de régime a ouvert la voie à une dynamique sans précédent. L’adoption d’une nouvelle Constitution lors du référendum du 16 novembre 2024 a ainsi marqué un moment clé. Avec un taux de validation de 91,64 % et une participation de 54,18 %, ce scrutin a été perçu comme un véritable plébiscite en faveur d’un Gabon rénové, où la voix des citoyens se fait enfin entendre.
Le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition, a déclaré que cette nouvelle Constitution doit être considérée comme un nouveau pacte social, répondant aux aspirations profondes des Gabonais. À la différence des pratiques précédentes, où les modifications constitutionnelles étaient souvent imposées sans aucune consultation, cette approche inclusive a créé un cadre juridique en phase avec la réalité du pays. De nombreux observateurs ont salué ce processus comme un pas important vers une démocratie pluraliste et responsable.
Un processus participatif et inclusif
La transition politique a également instauré un climat propice au dialogue entre les différentes forces politiques gabonaises. Le 6 décembre 2024, le président Oligui Nguema a rencontré des représentants du camp du « NON » au référendum, affichant ainsi sa volonté d’inclure toutes les voix dans la refondation du pays. Jean Rémy, un leader du « NON », a reconnu l’approche inclusive du président, affirmant qu’il n’y avait ni vainqueur ni vaincu, mais bien un objectif commun : renforcer la démocratie gabonaise.
Cette rencontre a également permis de soulever des préoccupations cruciales, notamment celle d’un nouveau code électoral garantissant des élections transparentes. Nicole Assélé, figure importante du camp du « NON », a souligné l’importance de l’équité de genre dans le processus électoral, une préoccupation que le président a promis d’intégrer dans les futures lois organiques. Ces échanges témoignent d’une aspiration authentique à bâtir un Gabon où chaque citoyen se sent impliqué dans les décisions qui le concernent.
Les défis à relever pour l’avenir
Malgré ces avancées, la transition politique au Gabon fait face à des défis importants. Albert Ondo Ossa, ancien candidat à la présidentielle, a exprimé des préoccupations au sujet de la transparence du processus référendaire, évoquant des accusations de fraude et un taux d’abstention préoccupant. Ces critiques soulignent l’impératif d’une vigilance constante pour s’assurer que les réformes entreprises ne soient pas ternies par des pratiques anciennes.
Le Général Oligui Nguema a également annoncé la création d’une Commission nationale chargée de rédiger un nouveau Code électoral. Cette étape est cruciale pour préparer les élections législatives et présidentielles prévues en 2025. Ce code, qui devra être ratifié par les deux chambres du Parlement, impliquera des acteurs de tous horizons politiques, y compris des opposants. Cette initiative vise à restaurer la confiance du peuple gabonais dans le système électoral et à établir un cadre juridique solide pour les élections à venir.
À l’approche des élections déterminantes en 2025, une question demeure : comment assurer que les réformes engagées ne restent pas de simples promesses, mais deviennent des réalités concrètes pour le peuple gabonais ? La réponse à cette question sera déterminante pour l’avenir politique du pays et pour la capacité de ses institutions à satisfaire les aspirations de ses citoyens.