Origines et inquiétudes
Le moustique Anopheles stephensi, originaire d’Asie du Sud et de la péninsule Arabique, suscite une vive inquiétude en Afrique. Identifié pour la première fois sur le continent à Djibouti en 2012, il s’est depuis propagé à plusieurs pays comme la Somalie, le Soudan et le Nigeria. Ce moustique représente une menace importante pour les efforts de lutte contre le paludisme en raison de ses caractéristiques uniques et de son comportement différent des moustiques locaux.Contrairement à d’autres vecteurs africains, An. stephensi s’adapte aux environnements urbains et aux saisons sèches. Il se reproduit dans des réservoirs artificiels d’eau et pique généralement au crépuscule, rendant inefficaces des outils classiques comme les moustiquaires imprégnées ou les pulvérisations d’insecticides à l’intérieur. En conséquence, il pourrait mettre à risque 126 millions de personnes supplémentaires vivant en zones urbaines en Afrique
Initiatives et préventions
Face à cette menace, l’OMS a lancé une initiative pour renforcer la collaboration entre pays, améliorer la surveillance, et prioriser la recherche sur les moyens de contrôler ce moustique. L’expérience acquise en Inde, où des épidémies de paludisme urbain ont été associées à An. stephensi, pourrait être utile. Par ailleurs, les vaccins antipaludiques récemment approuvés (RTS,S et R21) offrent un espoir, bien qu’ils ne suffisent pas à eux seuls pour contenir la propagation de cette espèce invasive.
Conclusion
Une approche intégrée, combinant des mesures préventives adaptées, des campagnes de sensibilisation et des politiques rigoureuses de gestion de l’eau, est nécessaire pour limiter les impacts de ce moustique en Afrique.
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