Ouverture du procès et absence des principaux accusés
Le procès tant attendu du clan Bongo s’est ouvert ce lundi à la Cour criminelle spécialisée de Libreville, sous haute tension et dans une atmosphère solennelle. Dès l’ouverture de l’audience, les magistrats ont constaté l’absence de trois accusés : Sylvia Bongo, Noureddin Bongo Valentin et Saliou Mohamed Ali. Après une brève suspension de séance, le président et les membres de la Cour se sont retirés en conclave afin d’examiner la situation procédurale de chacun des absents.
Décision de disjonction des procédures

Au terme de leur délibération, la Cour a annoncé une décision de disjonction des procédures. Les deux premiers accusés, Sylvia et Noureddin Bongo, régulièrement cités mais en fuite, seront jugés par contumace conformément aux dispositions du Code de procédure pénale. Quant à Saliou Mohamed Ali, détenu sous mandat de dépôt, il n’a pas pu être extrait de sa cellule en raison d’un malaise survenu en détention, comme l’a confirmé le directeur de la sécurité pénitentiaire. Sa comparution a été reportée à mercredi, aux côtés des autres accusés présents.
Une décision prudente et juridiquement fondée

Cette décision, qualifiée de prudente et juridiquement fondée par les observateurs, illustre la volonté de la Cour de concilier la rigueur procédurale et la continuité de la justice. Plutôt que de retarder l’ensemble des débats, les magistrats ont choisi de juger immédiatement les contumax tout en permettant la comparution ultérieure des autres prévenus. Une source judiciaire indique que cette option « garantit le respect du droit à la défense tout en évitant une paralysie du procès ».
Démarrage des débats et charges retenues

Le ministère public, représenté par le Procureur général, a confirmé que les débats s’ouvriront par les dossiers des absents jugés par contumace, en l’occurrence ceux de Sylvia et Noureddin Bongo, poursuivis pour détournement massif de fonds publics, blanchiment, faux et usage de faux. Les dix autres accusés, dont plusieurs anciens responsables administratifs et financiers, comparaîtront mercredi pour la suite des audiences.
Un tournant symbolique pour la justice gabonaise

Ce premier jour de procès marque un tournant symbolique pour la justice gabonaise. Jamais auparavant des membres de l’ancienne famille présidentielle n’avaient été jugés, même par contumace, pour des faits présumés de corruption à grande échelle. En ordonnant la disjonction des procédures et en maintenant le calendrier des audiences, la Cour affirme sa détermination à aller au bout de ce dossier historique, dans le respect des règles de droit et des principes d’équité.
L’esprit du moment résumé par un magistrat

Un magistrat présent à l’audience a résumé l’esprit du moment d’une phrase :« Le temps de l’impunité est révolu. La justice doit désormais se tenir debout, indépendante et sereine. » https://www.gabonews.com/fr/actus/justice/article/sylvia-bongo-ondimba-et-noureddin-bongo-valentin


