Urgence humanitaire dans l’Est de la RDC

Une crise humanitaire sans précédent
La République Démocratique du Congo (RDC) traverse une crise humanitaire sans précédent, en particulier dans l’est du pays. Les conflits armés, notamment l’offensive du groupe M23 depuis janvier 2025, ont exacerbé une situation déjà délicate. Des villes stratégiques comme Goma et Bukavu sont tombées sous contrôle militant, causant des milliers de morts et un déplacement massif de la population. Actuellement, 28 millions de Congolais souffrent d’insécurité alimentaire, dont 10,3 millions dans l’est. Vicieuses, la violence et le manque d’autorité aggravent ces conditions désastreuses.
Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a averti que la situation pourrait se détériorer encore plus. D’importantes coupes dans l’aide humanitaire réduisent le nombre de bénéficiaires de 2,3 millions à seulement 600 000. De plus, la fermeture de l’aéroport de Goma complique l’acheminement de l’aide nécessaire. Les camps de déplacés, souvent victimes de pillages, voient leurs conditions de vie se dégrader davantage.
Les besoins humanitaires sont criants. Le plan de réponse humanitaire pour 2025, évalué à 2,54 milliards de dollars, n’est financé qu’à 14,9%. Ce manque de ressources compromet l’assistance à 11 millions de personnes, dont 7,8 millions de déplacés internes. L’urgence d’une action concertée de la communauté internationale n’a jamais été aussi pressante.

Mobilisation internationale et initiatives humanitaires
La communauté internationale commence à réagir face à cette crise. Une conférence humanitaire est prévue le 30 octobre 2025 à Paris pour mobiliser des partenaires et répondre aux besoins urgents des populations déplacées. Des figures clés, comme l’ambassadeur de France à l’ONU, Jérôme Bonnafont, et le président français Emmanuel Macron, soutiennent cette initiative. L’objectif est de coordonner les efforts pour faire face à une crise menaçante pour la stabilité régionale.
Les discussions lors de cette conférence se concentreront sur la nécessité d’un accès humanitaire sécurisé et rapide, incluant la réouverture des aéroports de Goma et Bukavu. Des pays tels que les États-Unis, la Chine et le Pakistan appellent à un cessez-le-feu immédiat, insistant sur l’importance d’une pression internationale accrue pour mettre fin aux violences.
Parallèlement, des organisations comme le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et l’UNICEF intensifient leurs actions. Le CICR alerte sur l’accès limité aux soins de santé : 85 % des centres de santé dans le Nord et le Sud-Kivu manquent de médicaments. L’UNICEF fait face à une flambée de choléra dans la province du Tanganyika, aggravée par des inondations et des déplacements massifs.

Perspectives d’avenir et défis à relever
Les efforts internationaux pour répondre à la crise en RDC sont essentiels, à condition qu’ils soient accompagnés d’une volonté politique forte pour garantir la paix dans la région. Les négociations autour de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda ainsi que les initiatives de médiation par des pays comme les États-Unis et le Qatar sont des étapes cruciales vers une stabilité durable.
Cependant, la situation demeure précaire. Les conflits armés continuent de faire des ravages et le manque de financement pour les programmes humanitaires complique la mise en œuvre des solutions nécessaires. Les acteurs humanitaires appellent à un effort collectif impliquant les gouvernements, la société civile et les donateurs, afin de soutenir les programmes de sécurité alimentaire et d’accès aux soins de santé.
Alors que la communauté internationale se mobilise, une question demeure : quelles mesures concrètes garantiront un accès humanitaire durable et sécurisé ? Comment les pays voisins peuvent-ils contribuer à stabiliser la région ? Les réponses à ces questions détermineront l’avenir de millions de Congolais en détresse.


