Impact économique et social de la route Léna-Tibati-Ngatt

Un désenclavement stratégique pour les zones rurales
La construction de la route Léna-Tibati-Ngatt, achevée en septembre 2025, représente un tournant majeur pour les zones rurales du Cameroun. S’étendant finalement sur 167,27 km au lieu des 135 km initialement prévus, cette infrastructure a nécessité un investissement de 81,4 milliards FCFA. Ce projet vise à désenclaver des régions isolées, facilitant l’accès aux marchés et aux services essentiels.
Avant cette route, de nombreuses communautés rurales étaient isolées, ce qui entravait la vente de leurs produits agricoles. Aujourd’hui, les agriculteurs peuvent transporter leurs récoltes vers les centres de consommation, réduisant ainsi les pertes post-récolte. Les revenus agricoles ont ainsi le potentiel d’augmenter de 30 à 50 % dans certaines zones, selon des études menées.
En parallèle, la construction de cette route a généré des emplois locaux, tant durant les travaux qu’avec les activités économiques engendrées par l’infrastructure. Les entreprises locales ont eu l’opportunité de fournir des matériaux et des services, stimulant l’économie régionale. Ce phénomène est d’autant plus vital dans un pays où le taux de chômage est élevé, surtout chez les jeunes.

Développement des infrastructures connexes
Le projet de la route Léna-Tibati-Ngatt ne se cantonne pas à l’amélioration des voies de transport. En effet, plusieurs infrastructures connexes ont été développées, telles que des écoles et des centres multifonctionnels. Ces installations jouent un rôle essentiel dans le progrès social des communautés rurales. L’accès à l’éducation est primordial pour l’avenir des jeunes, et la création d’écoles dans ces zones reculées contribue à réduire l’absentéisme et à encourager la scolarisation.
Les centres multifonctionnels, pour leur part, offrent une gamme de services variés, allant de la santé à la formation professionnelle. Ces espaces permettent aux habitants d’accéder à des services vitaux sans avoir à parcourir de longues distances. Des formations en agriculture durable et en gestion financière sont notamment offertes, renforçant ainsi les compétences des agriculteurs et des entrepreneurs locaux.
Ce développement d’infrastructures contribue également à renforcer le tissu social. Les espaces de rencontre facilitent les échanges, créant un sentiment d’appartenance et de solidarité. Ainsi, la route Léna-Tibati-Ngatt ne joue pas seulement un rôle économique, mais devient également un vecteur de cohésion sociale.

Défis et perspectives d’avenir
Malgré les nombreux avantages offerts par la route Léna-Tibati-Ngatt, des défis persistent. Les retards de livraison, avec un achèvement deux ans après la date prévue, soulèvent des interrogations sur la gestion des projets d’infrastructure au Cameroun. Une analyse approfondie de ces retards pourrait fournir des leçons précieuses pour l’optimisation des délais et des coûts futurs.
Il est également essentiel d’assurer la durabilité des avantages économiques de la route. Cela nécessite un suivi régulier des impacts sur les communautés et une adaptation des politiques publiques en fonction des besoins évolutifs. Les autorités locales doivent veiller à l’entretien des infrastructures et à l’accessibilité continue des services.
Enfin, il est crucial d’impliquer les communautés dans la planification et la gestion des projets futurs. Leur participation garantit que les initiatives répondent réellement à leurs besoins et aspirations. En intégrant les voix locales, le développement rural peut devenir un processus inclusif et durable.
Le projet de la route Léna-Tibati-Ngatt illustre comment une infrastructure bien conçue peut transformer des vies. Cependant, il pose aussi des questions sur la durabilité et la gestion des projets. Comment les autorités peuvent-elles assurer la pérennité de ces bénéfices ? Quelles leçons tirer pour les futurs projets d’infrastructure au Cameroun et ailleurs ? Ces interrogations méritent d’être explorées pour garantir un développement harmonieux et inclusif.


