Défis, perspectives et situation
L’épidémie de Mpox, anciennement connue sous le nom de variole du singe, a attiré une attention mondiale en 2022-2023 en raison de sa propagation rapide dans plusieurs régions, y compris en Afrique. Le Mpox est une maladie virale causée par le virus de la variole du singe, un virus rare semblable à celui de la variole, mais généralement moins grave. Bien que la maladie ait été historiquement confinée à certaines régions d’Afrique centrale et occidentale, la récente flambée a montré une diffusion dans d’autres parties du monde, y compris en Afrique du Nord et de l’Est.
Situation actuelle de l’épidémie en Afrique :
Afrique de l’Ouest et centrale :
Nigeria : Le Nigeria reste l’un des pays les plus touchés par l’épidémie. Depuis 2017, il a enregistré un nombre croissant de cas. Les autorités sanitaires ont renforcé la surveillance et les campagnes de sensibilisation pour contrôler l’épidémie, mais des défis subsistent en raison de la faible couverture vaccinale et des difficultés d’accès aux soins dans certaines régions rurales.
République démocratique du Congo (RDC) : La RDC a également signalé des cas importants de Mpox. Le pays, ayant un système de santé déjà fragilisé par d’autres épidémies (Ebola, rougeole), rencontre des difficultés à contenir la propagation du virus, particulièrement dans les régions reculées.
Gabon : Le Gabon a signalé des cas sporadiques, avec des campagnes de prévention menées principalement dans les zones forestières où le risque de transmission zoonotique est plus élevé.
Afrique de l’Est :
Kenya : Le Kenya a signalé quelques cas isolés de Mpox. Le gouvernement a mis en place des mesures préventives, notamment le renforcement des capacités de surveillance aux points d’entrée et la formation des agents de santé à la détection précoce des cas.
Ouganda : L’Ouganda, qui partage des frontières avec la RDC, a également enregistré des cas. Le pays a intensifié les efforts de dépistage, notamment dans les régions frontalières.
Afrique du Nord :
Maroc : Le Maroc a rapporté des cas importés de Mpox. Les autorités sanitaires ont renforcé les protocoles de dépistage, particulièrement dans les grands centres urbains et les points d’entrée internationaux.
Égypte : L’Égypte a rapporté quelques cas, mais le risque de propagation reste faible grâce aux mesures strictes de quarantaine et à une surveillance rigoureuse.
Afrique australe :
Afrique du Sud : L’Afrique du Sud a signalé un nombre limité de cas de Mpox. Le pays a mis en place une stratégie nationale pour le contrôle de la maladie, avec un accent sur l’éducation publique et la vaccination des groupes à risque.
Namibie : La Namibie a signalé des cas importés, mais la propagation communautaire reste faible.
Analyse et défis rencontrés :
Infrastructure sanitaire insuffisante : Dans de nombreuses régions d’Afrique, les infrastructures sanitaires sont sous-développées, ce qui limite la capacité à diagnostiquer et traiter rapidement les cas de Mpox. Les régions rurales, en particulier, sont les plus vulnérables.
Vaccination : Le vaccin contre la variole du singe n’est pas largement disponible en Afrique, ce qui pose un problème de contrôle de l’épidémie. Les campagnes de vaccination se heurtent à des défis logistiques et à une méfiance envers les vaccins.
Sensibilisation et éducation : Le manque de sensibilisation à la maladie dans de nombreuses communautés rurales rend difficile la détection précoce et l’isolement des cas. La stigmatisation associée aux symptômes cutanés de la maladie complique également la situation.
Zoonose : Le Mpox étant une maladie zoonotique, la prévention dans les zones forestières, où les interactions entre les humains et les animaux sont fréquentes, est essentielle mais difficile à mettre en œuvre.
Prévention et mesures actuelles :
Surveillance et dépistage : Plusieurs pays africains ont renforcé leurs capacités de surveillance, notamment aux frontières et dans les points d’entrée internationaux, pour identifier et isoler rapidement les cas suspects.
Campagnes de sensibilisation : Les gouvernements et les organisations internationales mènent des campagnes de sensibilisation pour éduquer les populations sur les modes de transmission du Mpox et les mesures préventives.
Vaccination ciblée : Bien que la disponibilité des vaccins soit limitée, certains pays ont commencé des campagnes de vaccination ciblées pour les populations à risque, notamment les travailleurs de la santé et les communautés vivant à proximité des zones forestières.
Coordination internationale : La coopération entre les pays africains et les organisations internationales telles que l’OMS a été renforcée pour assurer une réponse coordonnée à l’épidémie. Des efforts sont en cours pour améliorer le partage d’informations et les stratégies de réponse rapide.
Conclusion :
La gestion de l’épidémie de Mpox en Afrique reste un défi majeur en raison des infrastructures sanitaires limitées, de la sensibilisation insuffisante et de la disponibilité réduite des vaccins. Cependant, les efforts continus de surveillance, d’éducation et de vaccination ciblée montrent un engagement à contenir la propagation de la maladie. Il est crucial que les gouvernements africains continuent de collaborer avec les partenaires internationaux pour renforcer les capacités de réponse et minimiser l’impact de cette épidémie.