Coopération Côte d’Ivoire-Japon : Perspectives post-TICAD 9

Un marché en pleine croissance
Avec un PIB affichant une croissance de plus de 6 % par an, la Côte d’Ivoire émerge comme un acteur majeur en Afrique de l’Ouest. Lors de la TICAD 9 à Yokohama, M. Koichiro Nagaya, Directeur du bureau JETRO à Abidjan, a souligné l’intérêt croissant des entreprises japonaises pour ce pays dynamique. Cette volonté illustre une soif d’explorer les avenues économiques et commerciales qu’offre la Côte d’Ivoire, notamment dans des secteurs stratégiques tels que l’agriculture, les infrastructures, et les technologies numériques.
Les débats lors de cette conférence ont mis en avant des projets majeurs, incluant la rénovation des centres hospitaliers et la construction de nouvelles infrastructures routières. Ces initiatives visent à rehausser la qualité de vie des Ivoiriens tout en consolidant les liens économiques entre les deux nations. Lors de ses échanges avec l’Association d’amitié parlementaire Japon-Union africaine, le Premier ministre ivoirien, Robert Beugré Mambé, a souligné l’importance d’une coopération mutuellement bénéfique.
À cela s’ajoute la signature d’un protocole d’accord entre le Ministère de la Communication ivoirien et la JETRO. Ce dernier vise à renforcer la co-production et la circulation des contenus entre l’Afrique et le Japon, signe fervent d’un désir d’établir des partenariats durables. Ce développement ouvre des portes vers des collaborations florissantes dans le secteur audiovisuel, en pleine croissance en Côte d’Ivoire.

Défis et opportunités dans le secteur audiovisuel
Le marché audiovisuel ivoirien, bien que prometteur, est confronté à des défis importants, tels que le manque de financements et la piraterie. M. Oumar Konaté, Directeur de Cabinet adjoint du Ministère de la Communication, a mis en lumière ces obstacles lors de la TICAD 9, tout en insistant sur les atouts du pays. La nécessité de partenariats respectueux et ambitieux a été mise en avant, avec l’idée de faire émerger un contenu africain francophone innovant et exportable.
Des acteurs privés, comme Mme Adja Soro et M. Sidick Bakayoko, partagent également la même vision de développement dans l’animation et le secteur du jeu vidéo. Ces domaines en pleine expansion représentent une opportunité palpable pour attirer des investissements japonais. Le Japon, reconnu pour son expertise dans ces secteurs, pourrait devenir un partenaire clé pour la croissance de ces industries en Côte d’Ivoire.
Cette coopération dans le domaine audiovisuel pourrait également conduire à une formation technique des professionnels ivoiriens. Une telle initiative renforcerait les compétences locales, tout en créant des emplois. Cela profiterait non seulement à l’économie ivoirienne, mais également à la valorisation de la culture africaine sur la scène internationale.

Vers une coopération structurante et durable
Les débats au sein de la TICAD 9 ont également embrassé des projets structurants comme la transformation de la baie de Cocody et le développement agricole, avec un accent sur la riziculture. M. Mambé a souligné l’importance de créer un groupe d’amitié parlementaire Japon-Côte d’Ivoire pour approfondir les relations bilatérales. Cette initiative pourrait grandement faciliter la mise en œuvre de projets conjoints et le partage d’expertise.
Un projet pilote visant à changer la mentalité de 30 000 jeunes ivoiriens a également été évoqué, en collaboration avec les autorités. Ces initiatives sont cruciales pour préparer la jeunesse à relever les défis futurs et à s’investir dans des secteurs d’avenir. Ainsi, la coopération entre la Côte d’Ivoire et le Japon pourrait s’étendre au-delà de l’économie pour englober des dimensions sociales et éducatives.
En somme, les perspectives de coopération entre la Côte d’Ivoire et le Japon, renforcées par les échanges lors de la TICAD 9, semblent prometteuses. Cependant, la réussite de cette collaboration dépendra de la capacité des deux nations à surmonter les défis existants et à établir des partenariats véritablement structurants et respectueux.
Alors que la Côte d’Ivoire s’engage vers une coopération accrue avec le Japon, quelle sera la prochaine étape pour garantir la pérennité de ces relations ? Les différents acteurs sauront-ils répondre aux défis du marché audiovisuel et de l’infrastructure ? Ces interrogations méritent d’être examinées pour envisager un avenir radieux pour les deux nations.


