Situation humanitaire critique dans le Nord-Kivu

Un contexte de violence persistante
La province du Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo, subit une crise humanitaire alarmante. Les attaques incessantes de groupes armés comme l’AFC/M23 et les Forces démocratiques alliées (ADF) exacerbent une situation déjà précaire. Un rapport du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), publié le 18 août 2025, confirme des violations massives des droits humains et le déplacement de milliers de personnes.
Récemment, les combats dans le territoire de Rutshuru, entre le 15 et le 26 juillet, ont déraciné plus de 50 000 gens, principalement des agriculteurs. Ces derniers sont souvent ciblés dans leurs champs, subissant massacres, viols, et recrutements forcés d’enfants. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé sa profonde inquiétude, qualifiant ces attaques de l’une des crises les plus graves depuis le retour du M23 en 2022.
Les offensives des ADF causent également des pertes humaines significatives, avec au moins 52 civils tués entre le 9 et le 16 août. Cette violence laisse la population dans une peur constante. Les témoignages révèlent une « criminalité inédite » dans les zones sous contrôle armé. Les appels à la communauté internationale pour une intervention humanitaire et une protection des civils se multiplient, mais les réponses demeurent largement insuffisantes.

Conséquences humanitaires dévastatrices
Les conséquences des violences sont dévastatrices. Plus de 150 000 personnes ont été déplacées, et la malnutrition aiguë grimpe en flèche. Environ 27,7 millions de gens souffrent d’insécurité alimentaire, dont 4,5 millions d’enfants sont touchés par la malnutrition. Des localités comme Buleusa, confrontées à la destruction des infrastructures essentielles, voient des épidémies de maladies d’origine hydrique, aggravant ainsi la crise sanitaire.
Les établissements de santé, surchargés, manquent cruellement de médicaments et de personnel pour gérer l’afflux de blessés. Bien que des organisations humanitaires soient présentes sur le terrain, leurs efforts sont entravés par l’insécurité et des restrictions d’accès. L’absence d’eau potable et d’assistance médicale affecte gravement la santé des populations, déjà vulnérables.
Les enfants souffrent particulièrement. On estime que plus de 5 000 d’entre eux ont perdu l’accès à l’éducation pour l’année 2024-2025, tandis qu’environ 1,6 million d’enfants sont déscolarisés dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. La fermeture des écoles et les traumatismes causés par la violence compromettent l’avenir d’une génération entière.

Appels à l’action et perspectives d’avenir
Face à cette situation alarmante, les appels à l’action se multiplient. Des personnalités comme Dénis Mukwege, Prix Nobel de la Paix, soulignent l’inefficacité des initiatives de paix et exigent une réponse internationale plus forte. La France et l’Union Européenne ont également manifesté leur indignation face aux atrocités commises et ont réclamé des enquêtes sur les violations des droits humains.
Malgré les accords de paix entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23, les violations du cessez-le-feu persistent. L’absence de protection pour les civils souligne l’urgence d’une intervention internationale robuste. Les acteurs locaux et les organisations de la société civile demandent une pression accrue sur les groupes armés afin de stopper les violences et de protéger les populations vulnérables.
La communauté internationale doit agir avec promptitude. Les financements pour l’aide humanitaire doivent être mobilisés, et des mesures doivent être mises en œuvre pour assurer la sécurité des travailleurs humanitaires. La situation dans le Nord-Kivu appelle à une solidarité mondiale. Il est impératif que les acteurs internationaux s’engagent à mettre fin à cette spirale de violence et à restaurer la paix dans la région.


