Défis du système de santé dans l’Adamaoua

Une infrastructure sanitaire sous pression
La région de l’Adamaoua, avec 1 608 269 habitants, dispose d’une infrastructure sanitaire relativement étendue comprenant 230 établissements. Cependant, cette richesse apparente masque des défis profonds qui compromettent la qualité des soins. Lors de sa récente visite, le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, a mis en évidence des lacunes inquiétantes, notamment à l’hôpital régional de Ngaoundéré.
Les inspections ont mis en lumière des déficiences dans des services essentiels tels que la maternité et le centre de dialyse. Ces constatations révèlent une réalité troublante : bien que des établissements soient présents, leur capacité technique et humaine est souvent insuffisante pour répondre aux besoins de la population. Alarmant, le ratio de personnel de santé est de seulement 4 professionnels pour 10 000 habitants.
Ce déséquilibre exerce une pression immense sur les infrastructures existantes, rendant difficile la fourniture de soins adéquats. Les patients se retrouvent fréquemment face à de longs délais d’attente et à un accès restreint aux soins spécialisés, compromettant ainsi leur santé et leur bien-être.

Un manque de ressources humaines
Le déficit de ressources humaines est l’un des principaux défis auxquels le système de santé de l’Adamaoua fait face. Avec seulement 221 aides-soignants et 219 infirmiers pour une population de plus d’un million, le personnel médical est largement insuffisant. Ce manque de qualifications a des conséquences directes sur la qualité des soins.
Débordés, les professionnels de santé doivent gérer un nombre élevé de patients, ce qui nuit à leur capacité à offrir des soins personnalisés. Ce constat a été confirmé par les témoignages recueillis lors de la visite du ministre, soulignant l’importance d’humaniser les soins. Les soignants expriment un besoin pressant de soutien et de formation pour améliorer leurs compétences.
L’absence de spécialistes dans des domaines critiques aggrave la situation. Les patients nécessitant des soins spécifiques doivent souvent voyager vers d’autres régions, engendrant des coûts supplémentaires et des délais d’attente encore plus longs. Ce phénomène contribue à détériorer la santé publique, exacerbant les inégalités d’accès aux soins.

Conséquences sur la qualité des soins
Les défis structurels et humains rencontrés par le système de santé de l’Adamaoua se traduisent directement par une qualité de soins médiocre. Les inspections ont montré que, malgré des efforts louables, les établissements peinent à atteindre les normes minimales. Les patients expriment fréquemment un manque de suivi, ce qui peut engendrer des complications graves dans leur traitement.
La perception de la qualité des soins par la population s’en trouve également affectée. Confrontés à des soins inéquitables et à un accès limité, les patients développent une méfiance vis-à-vis du système de santé. Cette situation peut entraîner une baisse de l’utilisation des services de santé, aggravant ainsi les problèmes de santé publique.
Pour remédier à cette crise, il est impératif que les autorités sanitaires mettent en œuvre des stratégies visant à renforcer les ressources humaines et améliorer l’infrastructure. Des programmes de formation pour les professionnels existants et des incitations pour attirer de nouveaux médicaux pourraient constituer des solutions viables.
Les défis du système de santé dans l’Adamaoua révèlent des questions cruciales concernant l’avenir des soins de santé dans la région. Comment les autorités peuvent-elles garantir à tous les citoyens un accès équitable et de qualité aux soins ? Quelles mesures doivent être prises pour améliorer les capacités des établissements et la satisfaction des patients ? Ces interrogations nécessitent une attention urgente ainsi qu’une action coordonnée pour transformer le paysage de la santé publique dans l’Adamaoua.


