Situation sécuritaire en RDC : L’occupation de Goma par le M23

Contexte de l’occupation de Goma
La sécurité en République Démocratique du Congo (RDC) traverse une période critique, exacerbée par l’occupation de Goma par le Mouvement du 23 mars (M23) depuis fin janvier 2025. Soutenu par le Rwanda, ce groupe rebelle a pris le contrôle d’une ville stratégique, aggravant une situation humanitaire déjà alarmante. Les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et le M23 ont été meurtriers : plus de 3 000 tués et blessés en quelques jours. Les hôpitaux, saturés, ne parviennent pas à répondre aux besoins d’un territoire aux prises avec la misère.
Jean-Baptiste Kasekwa, ancien député national, évoque un tableau « sombre » et « catastrophique ». Des milliers de déplacés, sans assistance, errent dans les rues. Les pillages dévastateurs et l’effondrement de l’autorité étatique exacerbent cette détresse. Par ailleurs, la présence de soldats rwandais sur le terrain suscite des questions légitimes concernant la souveraineté de la RDC.
Le président Félix Tshisekedi a annoncé une « riposte vigoureuse » pour récupérer ceux qui ont été perdus. Pourtant, malgré la pression internationale en faveur des pourparlers, la situation semble figée. Les tensions demeurent et la crise humanitaire se profile avec des risques d’épidémies, exacerbés par des corps laissés sans sépulture dans les rues.

Réactions des dirigeants africains
La crise a suscité des réactions variées de la part des dirigeants africains, manifestées à travers divers sommets. Le 31 janvier 2025, à Harare, la SADC a décidé de réévaluer sa stratégie face à la détérioration sécuritaire en RDC. Un déploiement d’une force multinationale pour soutenir les FARDC a été envisagé, mais la situation reste alarmante, avec des pertes humaines parmi les forces engagées.
Lors d’un sommet conjoint SADC-EAC le 8 février 2025, les appels au cessez-le-feu et à un dialogue inclusif ont été réaffirmés. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a soulevé l’importance de la diplomatie dans cette crise, tout en mettant en garde contre un retrait hâtif des troupes de la SAMIDRC, perçu comme une mesure de confiance.
Pourtant, malgré leurs discours de solidarité, les actions concrètes des dirigeants sont souvent absentes. Le président rwandais Paul Kagame a nié l’engagement de troupes rwandaises en RDC, malgré des évidences contraires. Cette posture a enraillé les relations diplomatiques, le gouvernement congolais exigeant des sanctions contre le Rwanda et appelant à une intervention internationale renforcée.

Conséquences humanitaires et perspectives d’avenir
Les effets humanitaires de l’occupation de Goma sont catastrophiques. Plus de 800 000 personnes pourraient se retrouver privées d’aide vitale, alors que les conditions de vie se dégradent chaque jour. Des organisations comme ASADHO et CONAFED ont tiré la sonnette d’alarme, dénonçant une crise humanitaire sans précédent et appelant à une mobilisation internationale pour secourir les civils.
L’avenir s’annonce incertain. Malgré des appels au dialogue, la méfiance entre les camps reste ancrée. La communauté internationale, y compris l’ONU, fait entendre sa préoccupation, mais des mesures concrètes pour mettre fin aux hostilités et restaurer la paix tardent à se concrétiser. Un engagement soutenu ainsi qu’une pression diplomatique sur le Rwanda et le M23 sont essentiels pour éviter une escalade violente et une aggravation de la crise humanitaire.
La situation en RDC soulève des questions cruciales : souveraineté nationale, intervention étrangère et le rôle de la communauté internationale dans les conflits africains. Comment les dirigeants africains peuvent-ils unir leurs voix pour garantir la paix ? Quelles actions peuvent être prises pour protéger les civils et restaurer l’autorité étatique congolaise ? Ces interrogations doivent être résolues de manière urgente alors que la crise s’intensifie.