Défis de la gouvernance locale à Douala

Contexte de la gouvernance locale à Douala
Douala, la plus grande ville du Cameroun, fait face à des tensions palpables entre les autorités municipales et préfectorales dans sa gouvernance locale. Ces frictions se manifestent particulièrement dans la gestion des infrastructures publiques, comme le Parcours Vita, un espace dédié aux activités sportives et de loisirs. La récente décision préfectorale n° 307/AP/C19/SAAJP du 23 décembre 2025, qui a annulé la suspension du Directeur du Parcours Vita, illustre ces défis auxquels la Communauté Urbaine de Douala (CUD) est confrontée.
Ce tableau est d’autant plus complexe que la décentralisation, bien que consacrée par la constitution camerounaise, n’a pas encore donné lieu à des actes concrets sur le terrain. Les collectivités comme la CUD se retrouvent souvent en conflit avec les autorités préfectorales, qui peuvent remettre en cause leurs décisions. Cela interroge l’autonomie des collectivités locales et leur capacité à gérer efficacement les infrastructures qui leur sont confiées.

Le Parcours Vita : un symbole de la gouvernance locale
Le Parcours Vita, transféré à la CUD par un protocole en 1993, incarne les enjeux de la gouvernance locale à Douala. La gestion de cet espace sportif témoigne des luttes de pouvoir entre différentes instances administratives. Le Maire Roger Mbassa Ndine insiste sur le fait que la CUD exerce ses prérogatives conformément au décret n° 2012/0881/PM du 27 mars 2012, qui a transféré des compétences en matière d’infrastructures sportives aux collectivités territoriales.
Pourtant, l’annulation de la suspension du Directeur du Parcours Vita pose des questions sur cette autonomie. La CUD rappelle que sa légitimité n’a jamais été contestée. Cette situation éclaire les défis que rencontrent les collectivités locales face à des décisions préfectoriales. La CUD doit ainsi jongler entre le respect des orientations gouvernementales et la défense de ses droits.

Les implications pour la gouvernance et la décentralisation
Les défis à Douala, illustrés par le cas du Parcours Vita, soulèvent des interrogations sur l’efficacité de la décentralisation au Cameroun. Alors que la CUD veille à défendre ses droits, les décisions préfectorales peuvent générer un climat de méfiance. Les collectivités locales, censées être au plus près des citoyens, sont souvent freinées par des décision qui semblent déconnectées des réalités locales.
Les experts en gouvernance locale insistent sur l’importance d’un cadre juridique clair, garantissant les prérogatives des collectivités territoriales. Une formation adéquate des acteurs locaux est également cruciale pour naviguer dans ce paysage complexe. En interpelant le Premier Ministre, la CUD montre qu’elle est consciente des enjeux et souhaite renforcer sa position.
En somme, le cas du Parcours Vita met en lumière les défis de la gouvernance locale à Douala. Il souligne la nécessité d’un dialogue constructif entre les instances administratives pour garantir une gestion efficace des infrastructures publiques. La question centrale reste : comment les collectivités locales peuvent-elles renforcer leur autonomie tout en respectant les décisions préfectorales ?


