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Alors que le Gabon tente de panser les plaies d’un demi-siècle de règne familial, une question brûlante hante la conscience nationale : Ali Bongo Ondimba aimait-il réellement le Gabon et les Gabonais ?
Derrière les discours policés et les promesses d’émergence, l’ancien chef de l’État a laissé un pays exsangue, ruiné et trahi.
Un président “lucide” après son AVC de 2018

Le 24 octobre 2018, Ali Bongo est victime d’un accident vasculaire cérébral à Riyad, en Arabie saoudite. Après plusieurs mois de silence et d’incertitudes, il revient à Libreville, affirmant avoir « retrouvé toutes ses facultés mentales » et être « parfaitement lucide ».
Mais si cette lucidité était bien réelle, comment expliquer qu’un président conscient de ses actes ait laissé son pays être dévoré de l’intérieur ?
Sous ses yeux, la gestion du Gabon a été confisquée par un cercle restreint, souvent étranger aux institutions, qui traitait les affaires publiques comme un bien personnel.
Une gouvernance transformée en patrimoine familial

Au fil des années, la présidence s’est peu à peu vidée de sa substance républicaine. Le véritable pouvoir s’exerçait ailleurs au sein de la famille présidentielle. Sylvia Bongo Ondimba, l’épouse du chef de l’État, et leur fils Nourredine Bongo Valentin auraient imposé leur influence sur tous les secteurs clés : finances, marchés publics, entreprises parapubliques et nominations stratégiques.
Sous cette gestion familiale, le Gabon, pourtant riche en pétrole et en minerais, a glissé dans un chaos administratif et économique sans précédent. Les institutions ont été vidées de leur autorité, remplacées par des réseaux d’intérêts et de favoritisme.
4 000 milliards envolés : le scandale du siècle

Les chiffres avancés par plusieurs audits post-régime sont accablants : plus de 4 000 milliards de francs CFA se seraient volatilisés entre 2017 et 2023.
Des fonds publics détournés, blanchis ou utilisés à des fins personnelles, pendant que le pays s’enfonçait dans la précarité.
Les écoles manquaient de craie, les hôpitaux de médicaments, les enseignants de salaires, tandis que des comptes offshore s’alourdissaient à l’étranger.
Et Ali Bongo, se disant pourtant lucide après son AVC, n’a jamais condamné, ni même tenté d’arrêter cette dérive. Ce silence, pour beaucoup, sonne comme une abdication morale ;voire une trahison nationale.
Un peuple trahi et un État à genoux

Les conséquences de ce laisser-faire sont visibles à chaque coin de rue : infrastructures délabrées, jeunesse désœuvrée, pauvreté galopante, corruption systémique.
Les Gabonais, longtemps privés de vérité, ont fini par se rendre à l’évidence : leur pays était devenu la propriété d’un clan.Le rêve de “l’émergence” promis au début des années 2010 n’a été qu’un mirage.
À la place, un pays à genoux, miné par la dette et la désillusion, où la confiance envers le pouvoir s’est effondrée.
30 août 2023 : la rupture salutaire

Le 30 août 2023, un tournant historique s’opère. Le Général Brice Clotaire Oligui Nguéma renverse le régime d’Ali Bongo, mettant fin à plus de 55 ans de domination familiale.
Pour de nombreux Gabonais, ce jour marque non pas un putsch, mais une délivrance. Un cri de dignité face à l’injustice et à la confiscation du pouvoir.
Le nouveau dirigeant s’engage aussitôt à rétablir la justice, restaurer la transparence et rendre au peuple gabonais sa souveraineté.
Une promesse d’équité et de renouveau, accueillie avec espoir par une population longtemps muselée.
Un héritage empoisonné mais un avenir à reconstruire
Reprendre en main un État rongé par des décennies de corruption est un défi titanesque.Mais les premiers pas de la transition laissent entrevoir une volonté claire : auditer, assainir et reconstruire.
Les enquêtes sur les détournements, les procès des anciens dignitaires et la reprise du contrôle budgétaire redonnent un souffle d’espérance.
Les Gabonais savent que le chemin sera long, mais ils sentent enfin le vent du changement souffler sur leur nation.
Un pays blessé mais debout

Après tant d’années d’humiliation et de pillage, le Gabon relève peu à peu la tête.Les plaies sont profondes, mais l’espoir renaît dans les cœurs. Désormais, le Gabon met son espoir sur la justice et sur le nouveau président élu démocratiquement, Brice Clotaire Oligui Nguéma, symbole d’un redressement moral et politique sans précédent.
L’histoire retiendra peut-être que de la décadence d’un homme est né le sursaut d’une nation.
AfricaCoeurNews – L’analyse exclusive d’une ère de vérité, de justice et de renaissance pour le peuple gabonais.


