La mise en œuvre de la nouvelle Constitution gabonaise, adoptée en 2024, marque un tournant majeur dans la vie politique nationale. Désormais, aucun membre du Gouvernement ne peut cumuler une fonction ministérielle avec un mandat parlementaire, une mesure saluée comme une avancée démocratique décisive de la Cinquième République.
Une rupture avec les pratiques anciennes

Sous les précédentes Constitutions, il était fréquent que des ministres soient également députés, entretenant une confusion entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Cette double appartenance suscitait souvent des critiques, notamment sur la transparence, l’efficacité du contrôle parlementaire et la concentration du pouvoir.
Avec la réforme constitutionnelle initiée par le président Brice Clotaire Oligui Nguema, cette ère touche à sa fin. L’article 32 de la nouvelle loi fondamentale stipule clairement que « les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice d’un mandat parlementaire ».
Une mesure d’assainissement et de crédibilité

Cette incompatibilité vise à assainir la vie politique et à renforcer la séparation des pouvoirs, pierre angulaire de toute démocratie moderne. Elle oblige désormais les ministres élus députés à choisir entre servir au Gouvernement ou siéger à l’Assemblée nationale.
Cette exigence traduit la volonté du pouvoir de rompre avec les compromissions du passé et d’instaurer une gouvernance fondée sur la responsabilité individuelle et la neutralité institutionnelle. Plusieurs observateurs y voient une preuve de maturité démocratique et un gage de crédibilité pour la jeune Cinquième République.
Vers une nouvelle culture politique

En invitant les ministres élus à présenter leur démission avant l’installation de la nouvelle Assemblée nationale, le gouvernement de transition envoie un signal fort : celui d’une république du mérite et de la transparence, où chaque institution joue pleinement son rôle.
Cette avancée, au-delà de son aspect juridique, traduit un changement profond de culture politique. Le Parlement, désormais libéré de toute influence directe de l’Exécutif, pourra exercer son pouvoir de contrôle en toute indépendance.
Une Cinquième République en construction
La Cinquième République gabonaise, née de la transition du 30 août 2023, continue ainsi de poser les jalons d’une nouvelle architecture institutionnelle, plus équilibrée et respectueuse des principes démocratiques.
Cette mesure, qui semble technique, incarne en réalité un acte fondateur : celui d’une gouvernance rénovée, où les mandats ne se cumulent plus mais se complètent, au service d’un seul objectif : le renouveau du Gabon.


