Impartialité du Système Judiciaire Camerounais

Contexte du Procès des Militants du MRC
Le procès des 23 militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a été une nouvelle fois renvoyé, cette fois au 28 octobre 2025. Ce report suscite de vives inquiétudes sur l’impartialité du système judiciaire au Cameroun. Accusés d’attroupement, ces militants risquent jusqu’à six mois de prison. La juge, Mme Mengue Bikoro Onguene, fait l’objet de critiques pour son attitude jugée biaisée, en particulier son refus de rouvrir les débats, comme l’ont demandé les avocats de la défense. Ce contexte met en avant les tensions croissantes entre les droits civils et le fonctionnement judiciaire dans le pays.
Les circonstances de ce procès reflètent un climat politique tendu au Cameroun, où les arrestations massives de militants et les restrictions sur la liberté d’expression sont devenues courantes. Le Collectif Sylvain Souop, représentant les avocats des prévenus, a dénoncé des irrégularités, dont l’absence de notification aux avocats pour les dates d’audience. Cela soulève de sérieuses questions sur la transparence et l’équité du processus judiciaire.
Ce procès est symptomatique d’une problématique plus large au Cameroun. Les violations des droits humains sont fréquentes. Les critiques à l’égard du régime en place et les manifestations pacifiques sont souvent réprimées, laissant peu de place à la libre expression. Cela installe un climat de méfiance vis-à-vis d’un système judiciaire fouillé au sein duquel l’impartialité est mise à mal.

Les Conséquences de l’Impartialité Judiciaire
L’impact d’une justice biaisée au Cameroun est à la fois profond et complexe. En premier lieu, cela mine la confiance du public envers les institutions judiciaires. Quand les citoyens perçoivent des jugements influencés par des motifs politiques, ils se désengagent du système judiciaire. Cela rend difficile leur recours à la justice pour résoudre les conflits.
Ensuite, l’impartialité est cruciale pour assurer des procès justes. Les militants du MRC, par exemple, sont confrontés à une situation où leurs droits à un procès équitable sont compromise. Amnesty International dénonce le fait que ces militants soient jugés devant des tribunaux militaires, une démarche qui enfreint les normes internationales relatives aux droits humains. Une telle réalité questionne la légitimité des décisions judiciaires et la capacité des tribunaux à défendre les droits des citoyens.
Enfin, l’absence d’impartialité peut exacerber les tensions sociales. Des décisions judiciaires perçues comme biaisées nourrissent le mécontentement parmi les groupes marginalisés, creusant ainsi des divisions au sein de la société. À l’approche des élections présidentielles de 2025, cette dynamique pourrait aggraver les défis en matière de stabilité politique et de sécurité publique.

Appels à la Réforme et Perspectives d’Avenir
Face à ces enjeux cruciaux, des voix s’élèvent pour exiger des réformes dans le système judiciaire camerounais. Des organisations telles qu’Amnesty International et le Collectif Sylvain Souop plaident pour plus de transparence et de formation des juges, afin d’assurer des décisions impartiales. Marceau Sivieude, le directeur régional d’Amnesty International, souligne l’importance pour les autorités camerounaises de respecter leurs engagements internationaux en matière de droits humains, en particulier le droit à un procès équitable.
Les réformes urgentes pourraient inclure la séparation des pouvoirs, une supervision renforcée des tribunaux militaires et une sensibilisation accrue aux droits humains parmi les acteurs judiciaires. Ces mesures sont essentielles pour restaurer la confiance du public envers le système judiciaire et garantir la protection des droits des citoyens.
À l’approche des élections de 2025, il est impératif que les autorités prennent des mesures concrètes pour améliorer l’impartialité du système judiciaire. Les citoyens doivent pouvoir exprimer librement leurs opinions sans crainte de représailles, et le système judiciaire doit avoir les moyens de protéger ces droits. Reste à savoir : le Cameroun est-il prêt à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour instaurer un système judiciaire juste et équitable ?


