Défis du PAM en RDC face à la crise alimentaire

Une crise alimentaire sans précédent
La République Démocratique du Congo (RDC) est plongée dans une crise alimentaire alarmante. Près de 27,7 millions de personnes souffrent de faim aiguë, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). Les conflits armés persistants et l’insécurité croissante exacerbent cette situation, en particulier dans les provinces orientales telles qu’Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Tanganyika, où plus de 90 % des ménages font face à de lourdes insuffisances alimentaires.
Cette tragédie résulte d’une combinaison de facteurs, dont des déplacements massifs. À Goma, par exemple, plus de 660 000 personnes ont été déracinées depuis janvier 2025, ce qui rend l’accès à la nourriture de plus en plus difficile. Les conflits ne perturbent pas seulement la production alimentaire ; ils font grimper les prix des denrées, rendant la vie insupportable pour de nombreuses familles.
Les conséquences sont désastreuses. Déjà vulnérables, les familles sont incapables de satisfaire leurs besoins élémentaires. Le PAM a lancé un appel de fonds de 270 millions USD pour répondre à cette urgence, mais les ressources sont insuffisantes pour faire face à l’ampleur de la crise.

Des contraintes de ressources alarmantes
Le PAM fait face à des contraintes de ressources sans précédent, freinant ses opérations. La hausse des besoins impose une priorisation de l’aide pour les plus vulnérables, ce qui se traduit par une réduction des quantités de nourriture distribuées. Ainsi, malgré l’augmentation des besoins, le PAM ne pourra atteindre que 1,3 million de personnes d’ici octobre 2025.
Les prévisions indiquent une détérioration possible de l’insécurité alimentaire dans les mois à venir. Sans le soutien financier nécessaire, il sera difficile pour le PAM de répondre efficacement à la crise. Les ONG, tant locales qu’internationales, insistent sur la nécessité d’une mobilisation des ressources pour éviter que la situation ne devienne encore plus critique.
Les témoignages des bénéficiaires de l’aide alimentaire témoignent de cette tragédie. Une mère déplacée à Goma a confié : « Nous avons perdu tout ce que nous avions. La nourriture que nous recevons est notre seule source de survie, mais elle est insuffisante pour nourrir mes enfants. » Ce récit illustre la lutte quotidienne de millions de Congolais.

Les implications à long terme de la crise
Les défis auxquelles le PAM est confronté en RDC dépassent la simple distribution de nourriture. Cette crise alimentaire peut avoir des conséquences durables sur la santé, l’éducation et la stabilité sociale du pays. Les enfants, particulièrement touchés par la malnutrition, courent le risque de développer des problèmes irréversibles sur leur croissance physique et cognitive.
Par ailleurs, l’insécurité alimentaire risque d’intensifier les tensions sociales et d’alimenter les conflits. Les communautés déjà fragilisées par des années de violence peuvent devenir encore plus instables si leurs besoins fondamentaux restent inassouvis. Des experts mettent en garde contre une spirale de violence et de désespoir si la situation ne s’améliore pas rapidement.
Il est impératif que la communauté internationale se mobilise face à cette urgence en RDC. Les appels à l’aide se font pressants et des actions concrètes sont nécessaires pour soutenir le PAM et d’autres organisations humanitaires. La question reste en suspens : jusqu’où la communauté internationale est-elle prête à agir pour prévenir une catastrophe humanitaire majeure en RDC ?


