Shokuiku : L’éducation nutritionnelle japonaise

Au Japon, l’art de bien se nourrir est ancré dans la culture et s’apprend dès le plus jeune âge. Depuis 2005, le gouvernement japonais a lancé une initiative nationale d’éducation nutritionnelle, connue sous le nom de Shokuiku. Cette méthode vise à enseigner aux enfants et aux adultes les bases d’une alimentation équilibrée, respectueuse de la santé et de l’environnement. Le terme Shokuiku, qui combine les idéogrammes « shoku » (alimentation) et « iku » (éducation), met l’accent sur une approche consciente de la nourriture.
Les fondements de la méthode Shokuiku
Shokuiku repose sur quatre grands principes qui encouragent une relation apaisée avec la nourriture. Plutôt que de se focaliser sur le comptage des calories, cette méthode prône l’écoute de son corps. Manger en pleine conscience, c’est savourer chaque bouchée, sans distractions. Cela implique d’apprendre à reconnaître les signaux de faim et de satiété, tout en évitant de céder aux impulsions émotionnelles.
Les chiffres témoignent de l’impact de cette approche : au Japon, seulement 20% des jeunes adultes souffrent d’obésité, contre 40% aux États-Unis. Cette différence s’explique en partie par l’éducation nutritionnelle précoce et l’importance accordée à l’alimentation.
Une alimentation saine et durable
Le Shokuiku encourage également une alimentation à base d’ingrédients frais, simples et naturels. Les Japonais privilégient les fruits et légumes de saison, le poisson, les céréales complètes et les légumineuses. En 2019, une étude a révélé que 80% des Japonais consommaient des légumes au moins une fois par jour, ce qui contribue à leur bonne santé.
De plus, cette méthode valorise les aliments non transformés et pauvres en additifs. Les maladies chroniques liées à une alimentation déséquilibrée, comme le diabète ou les maladies cardiovasculaires, sont significativement moins fréquentes au Japon.
La diversité et le partage au cœur des repas

Un autre aspect fondamental de Shokuiku est la diversité des aliments et des modes de cuisson. Les repas sont souvent composés de petites portions variées, à la manière d’un bento, permettant ainsi de découvrir une multitude de saveurs et de nutriments. Les méthodes de cuisson douces, comme la vapeur ou le grillé, sont privilégiées pour conserver les bienfaits des aliments.
Enfin, Shokuiku souligne l’importance du repas en tant que moment partagé. Manger ensemble, loin des écrans et des grignotages solitaires, favorise non seulement le bien-être émotionnel, mais contribue également à renforcer les liens sociaux. En effet, des études montrent que les personnes qui partagent régulièrement leurs repas sont moins sujettes à des problèmes de santé mentale.
Conclusion : Une méthode à adopter partout dans le monde
La méthode Shokuiku représente plus qu’une simple tendance alimentaire ; c’est un véritable art de vivre qui encourage une connexion émotionnelle avec la nourriture. Dans un monde où le fast-food et les régimes restrictifs dominent, il est essentiel de se rappeler que bien manger est avant tout une question de qualité et de conscience. Adopter les principes de Shokuiku pourrait non seulement améliorer notre santé, mais aussi renforcer nos relations sociales et notre bien-être général. En intégrant ces pratiques simples et durables dans notre quotidien, nous pourrions tous bénéficier d’une vie plus saine et plus équilibrée.
Pour en savoir plus : Source : Elle.fr


