Sous pression après la fin de l’administration provisoire
Face à la recrudescence des maladies hydriques et aux coupures prolongées d’eau dans plusieurs quartiers, les autorités gabonaises recentrent leurs priorités : sécuriser l’accès à l’eau devient un impératif national. La SEEG a désormais six mois pour prouver son efficacité.
Un retour à la normale administrative, mais une urgence sur le terrain

Depuis le 28 mai 2025, la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) n’est plus sous administration provisoire. C’est ce qu’a annoncé, dans un communiqué officiel, la Secrétaire générale de la Présidence de la République, Murielle Minkoué épouse Mintsa, sur instruction du chef de l’État. Cette mesure, instaurée en août 2024 pour stabiliser l’entreprise, a pris fin, marquant ainsi un tournant dans la gouvernance de cette société stratégique.
La gestion de la SEEG revient désormais à ses organes statutaires, sous l’encadrement du Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS) et dans le strict respect des normes OHADA. Mais au-delà de ce réajustement institutionnel, la pression populaire et sanitaire ne faiblit pas.
Des coupures à répétition et une population en souffrance

Libreville, Owendo, Akanda, Franceville, Lambaréné… Plusieurs villes sont touchées par des interruptions prolongées du service d’eau potable. Dans de nombreux quartiers, les habitants s’organisent avec des seaux, des bidons ou à travers des puits privés pour subvenir à leurs besoins quotidiens. Un mode de survie qui expose directement aux risques de maladies.
Les centres de santé signalent en effet une hausse des cas de diarrhées aiguës, typhoïde, hépatite A, choléra, infections parasitaires ou encore schistosomiase. Ces maladies hydriques, toutes liées à un manque d’accès à l’eau propre et à l’hygiène, affectent surtout les enfants et les familles vulnérables.
Le ministre Tonangoye donne six mois à la SEEG

Face à cette urgence, le ministre de l’Énergie et des Ressources Hydrauliques, Philippe Tonangoye, a tenu une réunion stratégique avec la direction de la SEEG, au cours de laquelle il a fixé un ultimatum clair : six mois pour transformer la gestion en résultats concrets sur le terrain.
« L’eau et l’électricité sont des urgences sociales. Nous devons livrer des résultats. Les populations attendent des actes », a-t-il déclaré avec fermeté. Le gouvernement exige désormais :une réduction significative des coupures,une amélioration des performances techniques,la réhabilitation des réseaux vétustes,la transparence dans la facturation,et une communication claire envers les usagers.
Une gouvernance retrouvée… et attendue au tournant

La fin de l’administration provisoire vise à permettre une gestion plus stable, plus responsable, et alignée sur les standards internationaux. Mais le changement attendu est aussi et surtout d’ordre opérationnel. La SEEG doit regagner la confiance des usagers en rétablissant un service régulier et fiable.
Le gouvernement de transition, dans sa nouvelle dynamique de réforme, entend superviser de près les progrès. Des rapports seront régulièrement transmis au Conseil des ministres pour évaluer l’avancement des actions sur le terrain.
Conclusion – Eau potable : une bataille pour la santé et la dignité

Dans un pays où l’eau propre reste un luxe pour des milliers de foyers, la promesse d’un service amélioré ne peut plus se contenter de mots. L’enjeu est vital : sans accès régulier à l’eau potable, la santé publique est menacée, les écoles perturbées, l’économie ralentie.
Le Gabon joue ici une bataille essentielle : garantir à chaque citoyen son droit à l’eau. Une bataille qui se gagnera non dans les bureaux, mais à chaque robinet qui coule.


