L’aube d’un nouveau chapitre semble poindre à l’horizon de Gab’Oil, après des années de turbulences financières et managériales. Longtemps perçue comme une entreprise en déclin, minée par une gestion approximative et une dette abyssale, la société pétrolière nationale affiche désormais des signaux de redressement concrets. Et ce, malgré les échos insistants d’une certaine presse qui persiste à dresser un tableau morose de la situation.
Depuis sa prise de fonctions, la directrice générale Renée-Patricia Kukumbe Ivigu a imprimé une nouvelle dynamique, portée par une exigence de rigueur, de transparence et de redéploiement stratégique. Loin des discours de façade, c’est par des chiffres et des actes que la nouvelle équipe managériale entend juger de son action.
Un cap financier retrouvé
Le cœur du redressement tient en trois mots : assainissement, recouvrement, projection. Gab’Oil a ainsi sécurisé la compensation de la dette contractée envers la Sogara à hauteur de 32 milliards de FCFA, dont 8 milliards ont déjà été réglés, réduisant mécaniquement la pression sur le passif financier de l’entreprise. La créance de la SEEG, autre nœud de tension historique, a elle aussi été assainie.
Mais c’est du côté de la trésorerie que les chiffres parlent le plus fort : passée de 6,75 milliards en décembre 2024 à 10,12 milliards en avril 2025, soit une progression impressionnante de +49,92 %, la santé financière de Gab’Oil témoigne d’un véritable retour de souffle. Ce bond en avant est le fruit, selon la direction générale, d’un taux de recouvrement record supérieur à 90 %, preuve que la stratégie de rigueur commence à porter ses fruits.
« Ces résultats démontrent qu’en quelques mois seulement, Gab’Oil a retrouvé des marges de manœuvre essentielles pour financer sa transformation », insiste Renée-Patricia Kukumbe Ivigu.
Une dynamique commerciale et industrielle relancée
La restructuration ne se limite pas à la sphère financière. Sur le plan commercial, Gab’Oil connaît une hausse significative des ventes de produits blancs, de gaz et de lubrifiants. Cette performance est appuyée par la signature de nouveaux contrats stratégiques avec des géants comme Vaalco, Olam, la SEEG ou encore Exodus Transport. Autant de partenaires majeurs qui font le pari d’une Gab’Oil redevenue fiable.
Autre signal fort : l’intégration programmée des bouteilles de gaz Gab’Oil dans le réseau Cecado, fruit d’un partenariat en discussion avec Ceca-Gadis, pourrait bien révolutionner la distribution domestique du gaz au Gabon. Parallèlement, un appel à candidatures a été lancé pour dynamiser la gestion des espaces commerciaux dans les stations-service de l’enseigne.
Mais le symbole le plus éloquent reste sans doute la livraison de la station-service de Cocobeach, attendue depuis près de cinquante ans. Véritable serpent de mer de l’aménagement du territoire, cette station met fin aux pénuries chroniques de carburant dans la région, tout en redonnant de la dignité économique à cette localité longtemps marginalisée.
Une entreprise en transformation, un défi de narration
Face aux critiques encore véhiculées par certains organes de presse, la direction de Gab’Oil tient à réaffirmer sa transparence et la vérifiabilité des résultats avancés. Car dans un environnement économique post-transition, la crédibilité des entreprises publiques devient un enjeu stratégique majeur. Et c’est sur ce terrain que la nouvelle équipe entend se battre.
« Il ne s’agit pas de maquiller la réalité. Nous sortons la tête de l’eau, c’est un fait. Mais nous savons aussi que la stabilité financière reste fragile et nécessite une vigilance constante », nuance toutefois un membre du comité de direction.
Le défi est désormais de pérenniser ces avancées, tout en gagnant la bataille de la perception publique. Car dans un pays qui aspire à réinventer ses champions économiques, Gab’Oil peut, si elle poursuit dans cette voie, devenir un exemple de redressement audacieux.
Le pétrole ne coule pas que dans les tuyaux. Il circule aussi dans les veines d’un pays qui a soif de résultats concrets et de renaissance industrielle. Gab’Oil, version 2025, semble enfin en avoir trouvé le carburant.
