Ce n’est plus une promesse, c’est une stratégie en marche. Le Gabon veut se réinventer en terre d’accueil touristique, et les signaux envoyés depuis les plus hautes sphères de l’État ne trompent pas. Ce mercredi 11 juin, deux poids lourds du Gouvernement à savoir Hermann Immongault, Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation, et Pascal Ogowet Siffon, Ministre du Tourisme Durable et de l’Artisanat ont tenu une séance de travail décisive au Ministère de l’Intérieur. En ligne de mire : le lancement de la Caravane Touristique de juillet à septembre, et l’installation progressive d’une police touristique, bras armé de la nouvelle vision présidentielle.
Un Gabon réconcilié avec son potentiel
Depuis des décennies, les trésors du Gabon sommeillent dans l’indifférence d’un marketing touristique quasi inexistant et d’une absence criante d’infrastructures sécurisées pour les visiteurs. Aujourd’hui, sous l’impulsion des Très Hautes Instructions du Président de la République, l’heure est à la reconquête. Et cette rencontre au sommet entre les ministres n’avait rien d’un protocole de courtoisie : c’était un véritable acte fondateur.
D’un côté, la volonté politique d’attirer les touristes, de faire rayonner les parcs nationaux, les plages vierges et la richesse culturelle. De l’autre, la nécessité d’un cadre sécurisé, fluide, où le touriste n’est plus un aventurier inconscient mais un invité respecté et protégé.
La police touristique : outil de séduction et de protection
Le Gabon emboîte ainsi le pas à plusieurs grandes destinations africaines qui ont compris que la sécurité est le premier moteur du tourisme moderne. Une police dédiée, formée, multilingue et orientée service, sera bientôt déployée sur les principaux sites d’attractivité. Un changement de paradigme assumé : on ne veut plus subir le tourisme, on veut l’organiser.
En parallèle, le ministère de l’Intérieur s’engage à faciliter l’obtention des visas, supprimant ainsi l’un des plus grands freins à l’arrivée des visiteurs étrangers. Une mesure qui place le Gabon dans la logique d’ouverture, dans un monde où la compétitivité touristique se joue à la frontière.
L’union des ministères : un test de gouvernance
Mais au-delà des annonces, c’est la méthode qui impressionne : une coordination interministérielle rare, trop souvent absente des projets structurants au Gabon. Ici, les techniciens des deux ministères ont travaillé main dans la main. Une dynamique saluée en coulisses par plusieurs observateurs, qui y voient le début d’une nouvelle culture de travail : celle de la synergie d’action au service de l’intérêt national.
Un pari sur l’image, un pari sur l’avenir
Faire du Gabon une destination attractive, ce n’est pas qu’une affaire de beaux paysages. C’est un projet d’image, de confiance et d’engagement collectif. Le duo Immongault–Ogowet Siffon semble en avoir pris toute la mesure.
Le tourisme n’est plus un luxe, c’est une arme douce de souveraineté économique, une vitrine d’identité. Et le Gabon, dans ce virage, ne veut plus regarder passer les trains. Il veut en conduire un.
