La grogne ne faiblit pas autour de la gestion de l’Agence Nationale des Bourses du Gabon (ANBG). Une pétition signée par près de 600 étudiants gabonais, aussi bien sur le territoire qu’à l’étranger, demande avec fermeté le départ du Pr. Ruphin Ndjambou, actuel directeur général. L’accusation est grave : favoritisme, conflits d’intérêts, retards de paiement, népotisme et propos méprisants.
Un favoritisme criant envers l’IHEE

Au cœur des critiques figure l’Institut des Hautes Études d’Entreprise (IHEE), un établissement privé fondé par le Pr. Ndjambou lui-même. De nombreux étudiants estiment que l’IHEE reçoit un traitement privilégié dans l’attribution des bourses, au détriment d’établissements publics ou internationaux.
Estelle N. – Étudiante à l’UOB à Libreville
« L’IHEE reçoit toutes les faveurs, alors que nos demandes restent bloquées des mois. C’est clairement du favoritisme. »
Kevin T. – Étudiant au Maroc
« Comment peut-on confier la gestion des bourses à quelqu’un qui favorise son propre institut ? C’est un abus de pouvoir. »
Des retards aux conséquences dramatiques

Au-delà des soupçons de conflit d’intérêts, c’est la précarité générée par les retards de paiement qui alimente la colère. Des étudiants affirment ne pas avoir reçu de versements depuis plusieurs mois, compromettant leur logement, leur alimentation et leur scolarité.
Bruno– Étudiant en économie à Paris
« J’ai failli être expulsé de mon logement Crous à cause des retards de versement. L’administration française ne comprend pas que notre pays ignore ses étudiants. »
Chanceline – Étudiante en sociologie au Brésil
« J’ai dû compter sur des ONG pour manger. Le mépris est profond. Ils oublient qu’on est l’avenir du pays. »
Des propos jugés méprisants

Le malaise s’est accentué lorsqu’en réponse aux plaintes, le Pr. Ndjambou a affirmé que « la bourse n’exonère pas les parents de leurs obligations financières ». Une déclaration perçue comme un mépris institutionnalisé envers des étudiants souvent issus de milieux modestes.
Sandra– Étudiante en médecine à Dakar
« J’ai dû suspendre mes études trois mois, faute de bourse. On vit au rythme des promesses non tenues, et quand on entend les propos du DG, on sent qu’on ne compte pas. »
Le gouvernement appelé à réagir

Malgré quelques réformes évoquées par le directeur, visant à assainir l’attribution des bourses, la mobilisation s’amplifie. Les étudiants exigent la transparence, l’équité et un management impartial, loin des pratiques jugées opaques.
Le gouvernement est désormais interpellé pour prendre des mesures concrètes. L’avenir de milliers de jeunes gabonais est en jeu, et cette crise devient un symbole fort de la nécessité de rupture avec les anciennes pratiques.


