Le ballet diplomatique de ce matin à Libreville marque un moment fort de la coopération sous-régionale. En visite d’amitié et de travail au Gabon, le président angolais Joao Lourenço a été reçu avec les honneurs par le chef de l’État gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, élu démocratiquement à la tête du pays après une transition maîtrisée. Mais c’est un autre moment de cette journée qui capte l’attention : la rencontre privée entre Joao Lourenço et l’ancien président Ali Bongo Ondimba.
Un geste d’amitié et de reconnaissance
Cette entrevue s’est tenue dans la résidence personnelle d’Ali Bongo, située dans le quartier huppé de la Sablière, au nord de Libreville. Un lieu chargé de mémoire pour l’ex-chef d’État, désormais retiré de la vie politique, mais toujours respecté dans de nombreux cercles africains. En franchissant le seuil de cette demeure, Joao Lourenço a posé un acte fort, révélateur d’un lien d’amitié sincère, forgé au fil des années de coopération bilatérale.
Ce déplacement discret mais lourd de signification rappelle que l’ancien président gabonais est pleinement libre de ses mouvements, maître de son emploi du temps, et apte à recevoir des visiteurs de marque dans la sérénité retrouvée de sa résidence.
Un signe de maturité politique et institutionnelle
La démarche du président angolais résonne comme un hommage personnel, mais aussi comme un signal politique. Dans une Afrique centrale en recomposition, le respect des anciens chefs d’État, lorsqu’il est accompagné de stabilité institutionnelle, devient un marqueur de maturité. Brice Clotaire Oligui Nguema l’a compris : rompre avec le passé ne signifie pas effacer ceux qui l’ont écrit.
Le Gabon, désormais sorti de sa période transitoire, s’inscrit dans une trajectoire de renouveau apaisé. Et cette visite à la Sablière, loin d’être anecdotique, en est peut-être l’un des symboles les plus éloquents.
