Par un analyste politique africain de renom
Le samedi 12 avril dernier, le Gabon a écrit une nouvelle page de son histoire politique. Ce rendez-vous électoral crucial, premier du genre depuis la chute du régime d’Ali Bongo Ondimba, a été marqué par une organisation saluée de toutes parts pour sa transparence et son exemplarité. Et derrière cette réussite, un nom émerge : Hermann Immongault, ministre de l’Intérieur du gouvernement de transition, bras opérationnel d’un scrutin qui fait déjà école sur le continent.

Homme discret mais déterminé, Immongault a su prendre à contre-pied les vieux réflexes qui avaient miné les scrutins précédents. Son prédécesseur, Lambert Noël Matha, alors pilier du régime Bongo, reste tristement célèbre pour avoir supervisé des élections jugées opaques, contestées et source de frustrations profondes. L’élection présidentielle d’août 2023, entachée de soupçons de fraudes massives, a d’ailleurs été l’étincelle qui a précipité l’intervention des militaires et l’avènement du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).

Avec une rigueur rare en Afrique centrale, Hermann Immongault a voulu rompre avec cette tradition délétère. La logistique électorale a été planifiée avec précision, les listes électorales révisées avec vigilance, les observateurs nationaux et internationaux conviés sans réserve, et la technologie mise au service de la fiabilité des résultats. Dans un contexte de transition où chaque faux pas aurait pu engendrer chaos ou suspicion, il a choisi la transparence comme seule boussole. Et le résultat parle de lui-même : une élection apaisée, crédible et acceptée par tous les candidats.

Ce succès ne saurait être réduit à un simple fait technique. Il s’agit d’un signal politique fort. Le Gabon post-Ali Bongo, encore en reconstruction institutionnelle, démontre par ce scrutin que la rupture avec les pratiques autocratiques n’est pas un vœu pieux mais un choix concret, porté par des hommes d’État nouveaux. Hermann Immongault s’impose ainsi comme le visage de cette transition méthodique, un technocrate au service de la refondation.
Dans un continent où les transitions militaires sont souvent synonymes de mascarades électorales ou de reconductions déguisées, le Gabon trace une autre voie. La leçon est claire : il est possible, même en contexte post-coup d’État, d’organiser une élection digne et respectée. Le Mali, le Burkina Faso, le Niger et tant d’autres pays en transition gagneraient à méditer l’exemple gabonais.
Plus qu’un ministre, Hermann Immongault apparaît désormais comme un acteur clé de la nouvelle gouvernance gabonaise, un artisan silencieux de la démocratie retrouvée. Dans un continent souvent en quête de repères politiques solides, son nom résonne désormais comme une promesse : celle d’une Afrique capable d’écrire elle-même les règles du jeu démocratique, avec rigueur, dignité et responsabilité. https://www.lefigaro.fr/international/presidentielle-au-gabon-le-president-oligui-elu-avec-90-35-des-voix-20250413