Kinshasa, 15 mars 2025 – La République Démocratique du Congo (RDC) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur les violences qui ravagent l’Est du pays. Dans un communiqué officiel signé par le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, Shabani Lukoo Bihango J., Kinshasa accuse l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23-AFC d’intensifier leurs exactions contre les populations civiles congolaises.
Une spirale de violences meurtrières

Selon le communiqué, entre le 10 et le 14 mars 2025, pas moins de 62 assassinats ciblés et exécutions sommaires ont été enregistrés dans les zones sous occupation du M23. Des dizaines de civils ont été abattus, plusieurs villages pillés, et de jeunes congolais enrôlés de force par ces groupes armés.
Le 10 mars 2025, les troupes rwandaises et leurs alliés rebelles ont pris d’assaut, pour la seconde fois, l’hôpital CBCA Ndosho. Cette incursion a conduit à l’enlèvement d’une centaine de malades et de membres du personnel médical. Les forces d’occupation auraient exécuté certains otages, notamment des policiers et militaires qui y étaient soignés.
L’assassinat d’un chef coutumier et la terreur imposée aux populations localesAutre fait marquant : le meurtre de Fikiri Mwishuko Antoine, chef du groupement Mupfuni-Matanda dans le territoire de Bahunde. Ce dernier a été kidnappé à l’hôpital CBCA Ndosho le 3 mars, avant de subir une semaine de tortures infligées par l’armée rwandaise et le M23, jusqu’à son exécution le 13 mars. Un acte qui illustre l’acharnement des assaillants contre les figures locales d’autorité.
Une occupation renforcée et un soutien logistique avéré

Le document officiel met aussi en lumière l’intensification du déploiement militaire rwandais dans les zones de Wallikale et Masisi, au Nord-Kivu. Un appui logistique a même été observé : le 9 mars 2025, un hélicoptère de la CIRC (Communauté Internationale pour la Région des Grands Lacs) aurait atterri à Kiziba pour évacuer des soldats rwandais blessés.
Une violation flagrante du droit international

Kinshasa considère ces actes comme une violation grave des instruments internationaux ratifiés par la RDC ainsi que de la résolution 2773 du Conseil de Sécurité de l’ONU. Dans ce contexte, le gouvernement congolais exige une réaction ferme de la communauté internationale et réclame justice pour les victimes de ces atrocités.
Alors que les tensions restent vives, la RDC semble plus déterminée que jamais à documenter les crimes du M23 et de ses soutiens afin d’obtenir des sanctions à l’encontre du gouvernement rwandais, accusé d’être le principal instigateur de cette instabilité chronique.