Par Olivier Kamitatu
Il y a des vérités qui, malgré leur évidence, continuent d’être tues ou déformées par les propagandistes de la realpolitik. L’Est de la République démocratique du Congo (RDC) est devenu un théâtre de guerre où se jouent les ambitions régionales et les intérêts mercantiles d’une élite coupable d’aveuglement stratégique. Pourtant, une chose est certaine : la présence des troupes rwandaises sur le sol congolais est une violation flagrante de la souveraineté nationale. Elle doit être dénoncée sans la moindre ambiguïté, avec une fermeté à la mesure de l’indignation que suscite cette ingérence.

Mais condamner l’intervention rwandaise ne saurait dispenser d’une analyse plus large et plus rigoureuse. Ceux qui, à Kinshasa, s’érigent en défenseurs de la nation ne peuvent ignorer que leur propre politique contribue à ce chaos endémique. Car au même titre que l’occupation illégale du M23 sous perfusion de Kigali, il faut aussi condamner la complicité tacite entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les génocidaires des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Ce paradoxe, où Kinshasa ferme les yeux sur la présence de milices responsables d’atrocités passées tout en dénonçant l’agression rwandaise, révèle l’incohérence d’un État aux abois.

Pire encore, le recrutement massif de mercenaires étrangers par le gouvernement congolais illustre une fuite en avant désespérée. Face à son incapacité à sécuriser son propre territoire, le pouvoir en place fait appel à des combattants étrangers, bradant ainsi la souveraineté nationale sur l’autel d’un conflit qui n’a plus rien de patriotique. Loin d’être une guerre de libération, ce chaos est le symptôme d’une gouvernance prédatrice, où les alliances se font et se défont selon les intérêts immédiats d’un régime plus soucieux de sa survie que de l’avenir de son peuple.

La guerre n’a jamais été une solution. L’histoire récente de la région nous enseigne que l’escalade militaire ne fait qu’aggraver les souffrances des populations civiles, victimes collatérales des jeux cyniques des puissants. Plutôt que d’alimenter une spirale de violence sans fin, la RDC doit se donner les moyens d’une véritable réforme de son armée, d’une diplomatie offensive et d’une gouvernance rigoureuse, débarrassée des logiques de prédation et de clientélisme.

Félix Tshisekedi, en cinq ans de pouvoir, aura réussi l’exploit de transformer l’Est du pays en un champ de ruines où se mêlent milices, armées étrangères et mercenaires. Son héritage, loin d’être celui d’un bâtisseur, restera marqué par l’inconséquence et le renoncement. Mais l’histoire, elle, n’oubliera pas. Elle jugera ceux qui ont marchandé la paix contre leurs propres intérêts. https://www.mediacongo.net/article-actualite-147386_olivier_kamitatu_tshisekedi_a_choisi_de_bouder_le_sommet_sadc_eac_et_prefere_les_honneurs_et_le_tapis_rouge_en_allemagne.html