Interconnexion électrique : un tournant pour le Woleu-Ntem

Un projet ambitieux pour l’approvisionnement énergétique
Le 22 février 2025, Brice Oligui Nguema, président du Gabon, et Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de Guinée Équatoriale, ont inauguré une interconnexion électrique qui marque un tournant significatif pour la région du Woleu-Ntem. Ce projet s’engage à importer 10 MW d’électricité pour contrer les coupures récurrentes qui perturbent la vie quotidienne des habitants de cette province. Avec une population en plein essor, le Woleu-Ntem souffre d’un déficit énergétique qui compromet son développement économique et social.
L’initiative s’inscrit dans un accord signé le 8 février 2025, lors de la sixième session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État d’Afrique centrale. Cette avancée majeure dans la coopération énergétique entre le Gabon et la Guinée Équatoriale permettra d’injecter immédiatement 3 MW dans le réseau. Ainsi, non seulement la ville de Bitam, mais aussi des localités comme Oyem, Medouneu, Mitzic et Minvoul bénéficieront de cette première phase, essentielle pour réduire les délestages et stabiliser l’approvisionnement électrique.
Des experts estiment que cette interconnexion pourrait générer une économie annuelle d’environ 2 milliards de FCFA sur les dépenses en gasoil. Cette opportunité est cruciale pour le Gabon, dont l’économie est souvent affectée par la volatilité des prix des combustibles fossiles. Sa dépendance historique au gasoil pour la production d’électricité freine la durabilité énergétique du pays.

Une réponse aux défis énergétiques du Gabon
Le Gabon, riche en ressources naturelles, fait face à des enjeux énergétiques majeurs. Les coupures fréquentes d’électricité touchent entreprises, écoles et hôpitaux, affectant la qualité de vie des citoyens. L’interconnexion avec la Guinée Équatoriale—reposant sur l’énergie d’une centrale hydroélectrique—apporte une solution durable à ces problèmes. L’hydroélectricité, une source d’énergie renouvelable, contribue à réduire l’empreinte carbone tout en assurant un approvisionnement stable.
Ce projet s’intègre également dans une dynamique régionale plus large, facilitant l’échange d’électricité entre pays d’Afrique centrale. Cela renforce l’intégration sous-régionale et la coopération énergétique. Les discussions entre dirigeants gabonais et équato-guinéens, relancées fin janvier 2025, illustrent la volonté politique de moderniser les infrastructures énergétiques et de répondre aux besoins accrus de la population.
Les avantages de cette interconnexion dépassent la simple fourniture d’électricité. Elle pourrait stimuler des investissements dans d’autres secteurs, comme l’agriculture et l’industrie, en offrant une source d’énergie fiable. Par ailleurs, la création d’emplois dans le secteur de l’énergie et des infrastructures pourrait aider à diminuer le chômage dans la région.

Vers une électrification durable et intégrée
À long terme, l’interconnexion électrique entre le Gabon et la Guinée Équatoriale pourrait devenir un modèle pour d’autres initiatives similaires dans la région. La coopération énergétique est essentielle pour surmonter des défis communs et favoriser un développement durable. Les pays d’Afrique centrale, souvent confrontés à des infrastructures vieillissantes et à des demandes croissantes, peuvent bénéficier d’une approche collaborative pour moderniser leurs réseaux électriques.
Ce projet est également une étape vers la diversification des sources d’énergie au Gabon. En parallèle de l’hydroélectricité, le pays envisage de développer d’autres énergies renouvelables, comme l’énergie solaire et éolienne. Cette diversification est cruciale pour assurer une sécurité énergétique durable et diminuer la dépendance aux combustibles fossiles.
En somme, l’interconnexion électrique entre le Gabon et la Guinée Équatoriale représente une avancée majeure pour l’approvisionnement énergétique de la région du Woleu-Ntem. Elle offre une réponse tangible aux défis énergétiques que doit surmonter le Gabon, tout en ouvrant la voie à une coopération régionale renforcée. Toutefois, l’évaluation de la mise en œuvre et des impacts à long terme sur le développement économique et social de la région reste à suivre de près.