19 février 2025 – Alors que le pays se prépare à une élection présidentielle historique, le paysage politique gabonais se retrouve divisé entre l’espoir d’une rupture avec le passé et la nostalgie controversée d’un régime déchu.
L’homme du renouveau ou le représentant du statu quo ?
En tête des sondages, malgré l’absence formelle d’annonce de candidature, Brice Clotaire Oligui Nguema, le président de la transition, parvient à séduire une large frange de l’opinion. Son profil atypique, celui d’un acteur extérieur au système politique traditionnel du Gabon, offre une lueur d’espoir à une population lassée d’un paysage politique qui, selon beaucoup, a longtemps freiné le développement du pays. Pour de nombreux électeurs, ce visage nouveau incarne une volonté de rompre avec les pratiques établies, une opportunité de reconstruire une nation en quête de progrès et de transparence.
L’ombre d’un passé controversé

À l’opposé, Alain Claude Bilie-By-Nze, figure emblématique de l’ancienne ère d’Ali Bongo Ondimba et dernier Premier ministre du régime déchu, peine à convaincre un électorat de plus en plus critique. Si son vocabulaire, parfois teinté d’une éloquence surprenante, parvenait jadis à masquer les travers d’un système en déclin, ses prises de position et son soutien sans réserve à des politiques désormais qualifiées d’indéfendables lui ont coûté cher en crédibilité. Surnommé avec ironie le « Perroquet national » ou encore le « menteur professionnel » par une majorité de Gabonais, Bilie-By-Nze incarne pour beaucoup le symbole d’un passé révolu, dont les promesses non tenues et les mensonges réitérés ont laissé une empreinte négative sur l’histoire politique du pays.
Un électorat en quête d’authenticité

La confrontation de ces deux figures illustre le profond désenchantement qui traverse le Gabon. D’un côté, le président de la transition est perçu comme un homme capable de porter le changement, un « outsider » dont l’absence d’appartenance aux élites traditionnelles semble être la garantie d’une rupture radicale avec le passé. De l’autre, l’ancien Premier ministre reste le représentant d’un système que beaucoup jugent responsable de l’immobilisme économique et politique qui a trop longtemps miné le potentiel national.
Les enjeux d’une élection charnière

Au-delà du choix entre deux candidats, l’enjeu de cette élection du 12 avril 2025 est symbolique. Il s’agit de déterminer si le Gabon est prêt à tourner la page d’un modèle politique qui a, selon une large frange de la population, fait échouer le développement, ou s’il préfère rester dans le giron d’un passé familier, malgré ses nombreuses lacunes. Les prochaines semaines s’annoncent donc déterminantes pour l’avenir du pays, entre espoir d’un renouveau porteur de promesses de changement et le risque de retomber dans des travers bien connus.
Conclusion
Alors que le scrutin se profile, l’électorat gabonais semble pencher en faveur d’une alternative nouvelle, incarnée par Brice Clotaire Oligui Nguema, perçu comme l’étincelle susceptible d’allumer le feu du renouveau. La question demeure : cette volonté de changement suffira-t-elle à faire émerger une nouvelle ère de transparence et de développement, ou le spectre du passé continuera-t-il de hanter la politique gabonaise ? Seul le temps nous le dira, mais pour l’instant, l’appel au renouveau résonne haut et fort dans tout le pays.