Par Prince Bertoua
La République démocratique du Congo (RDC) est une terre d’abondance. Un sol gorgé d’or, de coltan, de cobalt, de diamants et d’uranium. Un pays où la nature a tant donné que l’homme en est devenu esclave. Mais cette abondance, loin d’être une bénédiction, est devenue une malédiction imposée par ceux qui ne creusent pas mais exploitent. Ceux qui ne versent pas de sueur mais récoltent du sang.
Un pillage orchestré sous couvert de diplomatie

L’histoire de la RDC n’est pas seulement celle d’un peuple qui lutte pour sa survie. C’est l’histoire d’un viol permanent, commis par des puissances étrangères qui avancent masquées, et de leurs supplétifs régionaux qui exécutent leur sale besogne. Car derrière chaque massacre, chaque village incendié, chaque femme violentée, il y a des intérêts économiques qui s’affrontent dans l’ombre.
Les grandes multinationales et les États complices se drapent d’un discours humanitaire le jour, mais financent des groupes armés la nuit. Ils dénoncent les violences avec des communiqués bien rodés, tout en acheminant des armes par des circuits parallèles. Les minerais ensanglantés de la RDC servent à alimenter l’économie mondiale, mais à quel prix ?
Les voisins pyromanes et les parrains silencieux

Les conflits à l’est du pays ne sont pas une guerre tribale. Ce sont des guerres économiques. Derrière les rebelles qui terrorisent le Kivu et l’Ituri, il y a des États voisins devenus de simples courtiers du pillage. Le Rwanda, l’Ouganda, et parfois même le Burundi, ne sont que des pièces sur un échiquier plus vaste. Ils reçoivent les ordres, appliquent les stratégies et encaissent les bénéfices. Pendant ce temps, les Congolais comptent leurs morts et enterrent leurs rêves.
Qui peut croire que les grandes puissances ignorent la réalité ? Qui peut croire qu’avec leurs services de renseignement et leurs satellites ultra-perfectionnés, elles ne voient pas les convois de minerais traverser les frontières illégalement ? Qui peut croire que cette impunité est un accident et non une politique délibérée ?
Une nation debout face à l’inacceptable

Le peuple congolais n’est pas dupe. Il sait que l’ennemi est bien plus puissant que les milices armées visibles dans les forêts. Il sait que la guerre qu’il subit est celle du contrôle de son destin. Mais la RDC n’a pas dit son dernier mot.
Les nouvelles générations ne veulent plus être une simple variable d’ajustement dans les calculs des puissants. Elles refusent d’être condamnées à l’errance, à la souffrance et à l’exil. Elles réclament justice, dignité et indépendance réelle.
La question est simple : le monde laissera-t-il encore longtemps un pays riche mourir de pauvreté ? Les puissances étrangères cesseront-elles un jour de verser des larmes de crocodile pendant qu’elles participent au démembrement de cette nation ?
La RDC survivra. Elle saignera encore, elle pleurera encore, mais elle survivra. Et un jour, peut-être plus tôt qu’on ne le croit, elle fera payer au monde entier le prix de son hypocrisie.