Par Prince Bertoua
Le sommet conjoint entre la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), tenu récemment, marque un tournant crucial dans la recherche d’une solution durable au conflit qui ravage l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Entre engagements diplomatiques, directives sécuritaires et résolutions stratégiques, les chefs d’État et de gouvernement ont dressé une feuille de route ambitieuse pour pacifier cette région en proie à une instabilité chronique.
Un cessez-le-feu immédiat et un accès humanitaire prioritaire
Au cœur des décisions du sommet, la cessation immédiate des hostilités et la mise en place d’un cessez-le-feu inconditionnel s’imposent comme les premières mesures d’urgence. Cette résolution vise à stopper l’effusion de sang et à rétablir l’ordre dans les zones de conflit. Dans la foulée, les participants ont exigé la réouverture des principales routes d’approvisionnement et le rétablissement des services publics essentiels, afin de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations meurtries.
Vers une approche diplomatique renforcée
Loin de privilégier une solution exclusivement militaire, les chefs d’État ont misé sur une intensification de l’engagement politique et diplomatique, estimant que cette approche constitue la seule voie durable pour résoudre la crise. Dans cette optique, les processus de Luanda et de Nairobi, jusque-là menés séparément, seront désormais fusionnés en un mécanisme unique : le processus Luanda/Nairobi. Ce dernier bénéficiera d’un renforcement stratégique, avec la nomination de facilitateurs issus d’autres régions d’Afrique, en coordination avec l’Union africaine.
Des mesures sécuritaires précises pour stabiliser l’est de la RDC
Sur le terrain, les chefs des forces de défense de l’EAC et de la SADC ont reçu pour mission de définir, dans un délai de cinq jours, les mesures techniques à mettre en œuvre. Parmi les priorités figurent :
L’élaboration d’un plan de sécurisation de Goma et ses environs.La réouverture de l’aéroport de Goma.
La mise en place de couloirs humanitaires et l’évacuation des blessés.
La levée des mesures défensives du Rwanda et le désengagement des forces de la RDC, en application des accords de Luanda.
Par ailleurs, une réunion conjointe des ministres de l’EAC et de la SADC se tiendra dans les trente jours pour évaluer l’application de ces directives et définir une feuille de route détaillée, intégrant les modalités de financement à court, moyen et long terme
Le départ des forces étrangères et la souveraineté de la RDC au centre des préoccupations
Autre point majeur du sommet : l’élaboration de modalités concrètes pour le retrait des forces étrangères non invitées du territoire congolais. Cette exigence réaffirme la souveraineté de la RDC et vise à restaurer la confiance entre les acteurs locaux et régionaux.
Les États membres ont également renouvelé leur solidarité inconditionnelle avec Kinshasa, réaffirmant leur engagement à soutenir le pays dans sa quête d’indépendance, de paix et de développement.
Un suivi régulier pour garantir l’efficacité des mesures
Afin d’assurer une mise en œuvre efficace des décisions prises, le sommet a décidé d’instaurer des consultations annuelles – voire plus fréquentes si nécessaire – pour évaluer les progrès réalisés et ajuster les stratégies.
Avec ces engagements fermes, l’EAC et la SADC semblent avoir franchi une étape décisive vers la stabilisation de l’est de la RDC. Reste à voir si ces résolutions se traduiront rapidement en actions concrètes sur le terrain, où les populations attendent désespérément la fin de la violence et le retour à une vie normale. https://actualite.cd/2025/02/08/est-de-la-rdc-le-sommet-sadc-eac-ordonne-endeans-30-jours-la-tenue-dune-reunion
