Kinshasa – Félix Tshisekedi participera bien au sommet extraordinaire conjoint de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ce samedi. L’information a été confirmée par Tina Salama, porte-parole du président congolais, qui précise toutefois que « l’échange direct entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame n’est pas à l’ordre du jour ».
Un sommet crucial au cœur des tensions
Cette rencontre, qui réunira plusieurs chefs d’État africains, intervient dans un contexte de tensions persistantes entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Kinshasa accuse Kigali de soutenir les rebelles du M23, responsables d’une insécurité grandissante dans l’est du pays, tandis que Kigali nie toute implication directe.
L’initiative de ce sommet vise à renforcer la coopération entre les deux organisations régionales face aux défis sécuritaires qui menacent la stabilité du continent. La RDC, qui est membre des deux blocs, espère un engagement plus ferme de la SADC et de l’EAC pour contrer les groupes armés et restaurer son intégrité territoriale.
Un dialogue impossible avec Kigali ?

Depuis plusieurs mois, les relations diplomatiques entre Kinshasa et Kigali se détériorent. Félix Tshisekedi a toujours conditionné toute discussion avec Paul Kagame à l’arrêt du soutien rwandais au M23. En l’absence de garanties, un échange direct entre les deux dirigeants reste donc inenvisageable.
Cependant, cette absence de dialogue direct ne signifie pas l’absence de pression diplomatique. D’autres chefs d’État, comme João Lourenço d’Angola ou Cyril Ramaphosa d’Afrique du Sud, pourraient jouer un rôle de médiateurs en coulisses pour tenter de rapprocher les positions.
Vers une action concertée des deux blocs ?

Ce sommet EAC/SADC pourrait être déterminant pour l’avenir des opérations militaires conjointes en RDC. La SADC a récemment renforcé son soutien à Kinshasa avec le déploiement de sa force régionale (SAMIDRC), tandis que l’EAC doit clarifier la stratégie de son propre contingent militaire en place depuis 2022.
Les attentes sont donc élevées pour ce sommet, où Tshisekedi cherchera à consolider les alliances de la RDC tout en maintenant la pression sur Kigali. Reste à voir si cette convergence régionale aboutira à des actions concrètes sur le terrain.Affaire à suivre.