Kinshasa – Lors d’une intervention médiatique explosive sur la chaîne 10e Rue TV, le pasteur Denis Lessie a livré des confidences inédites sur les coulisses du choix de Corneille Naanga à la tête de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) en République démocratique du Congo. Dans un aveu glaçant, l’homme de Dieu a reconnu avoir été impliqué dans l’imposition de Naanga, évoquant des documents falsifiés et une décision qui, selon lui, ne faisait pas l’unanimité.
« Nous faisions partie de ceux qui ont imposé Naanga »

Loin du langage édulcoré auquel les figures religieuses nous ont habitués, Denis Lessie a jeté un pavé dans la mare en affirmant sans détour :> « Nous faisions partie des personnes qui ont imposé le choix de Naanga à la CENI avec des documents falsifiés. Ce choix n’avait pas fait l’unanimité parmi nous. »
Ces propos résonnent comme un aveu de manipulation des processus électoraux en RDC, un pays où la CENI a souvent été au cœur de vives controverses. Corneille Naanga, qui a dirigé l’institution électorale de 2015 à 2021, a supervisé la présidentielle de 2018, marquée par des contestations et des accusations de fraude.
Le rôle ambigu de l’Église dans la politique congolaise

Au-delà des révélations sur Naanga, le pasteur Denis Lessie a également fustigé le rôle de l’Église dans la gestion politique du pays : « L’Église et la politique ont détruit ce pays. »
Cette déclaration met en lumière la collusion entre la sphère religieuse et le pouvoir politique, un sujet sensible en RDC où l’Église catholique, les confessions protestantes et les églises de réveil jouent un rôle influent dans les affaires publiques. De nombreux observateurs dénoncent souvent une instrumentalisation des institutions religieuses par les acteurs politiques, et inversement.
Une bombe à retardement pour la classe politique ?

Les propos du pasteur Denis Lessie soulèvent une multitude de questions : qui étaient les autres acteurs impliqués dans cette falsification ? Quels étaient les véritables enjeux de ce choix ? Cette sortie médiatique pourrait relancer le débat sur l’indépendance de la CENI et raviver les tensions autour des processus électoraux en RDC.
Alors que le pays se prépare pour les prochaines échéances électorales, cette confession inattendue met en lumière l’opacité des décisions qui ont marqué le paysage politique congolais ces dernières années. Un électrochoc dont les conséquences restent à venir.