Conséquences humanitaires des conflits à Goma

Une crise humanitaire sans précédent
La ville de Goma, nichée dans la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo (RDC), vit une crise humanitaire alarmante. Les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et le groupe armé M23, soutenu par l’armée rwandaise, exacerbent cette situation. Depuis le début des hostilités en 2025, plus de 700 000 personnes ont fui, cherchant désespérément des zones plus sûres.
Les répercussions de ces conflits sont à la fois multiples et dévastatrices. Les hôpitaux de Goma croulent sous le nombre de blessés, la majorité étant des civils touchés par des tirs d’armes légères ou des éclats d’obus. La Dre Adelheid Marschang, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), souligne le danger auquel font face les établissements de santé, où les agents de santé sont eux-mêmes ciblés. Par ailleurs, les violences sexuelles, notamment envers les femmes et les jeunes filles, augmentent, aggravant encore plus le sort des populations déjà vulnérables.
La situation alimentaire est tout aussi critique. Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) fait état d’une pénurie à Goma. Les familles déplacées peinent à accéder à de la nourriture et à l’eau potable. Les activités d’aide alimentaire étant interrompues, la situation se détériore chaque jour. Les camps de déplacés connaissent des conditions de vie précaires, marquées par un accès limité aux soins médicaux, à l’eau potable et à des abris décents.

Violations des droits humains et insécurité
Les conflits à Goma dépassent les conséquences humanitaires immédiates. Ils engendrent des violations graves des droits humains. L’organisation Human Rights Watch a fait état d’abus commis par les deux parties, tels que des exécutions sommaires et des violences sexuelles. La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) s’inquiète de cette aggravation, appelant à des sanctions contre les responsables.
Les témoignages de la population locale révèlent une détresse sans précédent. Des corps gisent dans les rues, et les habitants, paralysés par la violence ambiante, ne peuvent même pas enterrer leurs proches. Cette atmosphère d’insécurité complique l’accès humanitaire, rendant l’aide aux civils encore plus difficile. Les organisations humanitaires, toujours à l’affût, font face à des défis titanesques pour apporter leur soutien dans un tel contexte.
Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a exprimé ses craintes quant à une possible escalade en une guerre régionale plus large. Les tensions entre la RDC et le Rwanda, couplées à des accusations de soutien rwandais au M23, entretiennent un climat de crise perdurant.

Le rôle des organisations internationales
Face à ce chaos, les organisations internationales jouent un rôle crucial dans la réponse à la crise humanitaire à Goma. L’ONU, via le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), mobilise des ressources pour satisfaire les besoins urgents des populations touchées. Bruno Lemarquis, coordonnateur humanitaire des Nations Unies en RDC, insiste sur la nécessité de pauses humanitaires pour établir des corridors d’accès et garantir l’assistance aux plus vulnérables.
Des agences humanitaires telles que Médecins Sans Frontières (MSF) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) sont également présentes sur le terrain, apportant soins médicaux et assistance vitale. Cependant, leur action est souvent entravée par l’insécurité et des restrictions d’accès. MSF a rapporté des pillages de ses stocks, menaçant ainsi la continuité de son soutien médical.
Les demandes d’aide humanitaire s’intensifient. L’UNICEF et le HCR sollicitent des fonds pour satisfaire les besoins croissants des enfants et des familles déplacées. L’UNICEF, par exemple, a lancé un appel de fonds de 22 millions de dollars pour venir en aide aux enfants victimes du conflit, soulignant l’urgence d’une intervention immédiate pour éviter une catastrophe encore plus grave.
La situation à Goma incarne tragiquement les conséquences humanitaires des conflits armés, où des millions souffrent des ravages de la violence. Bien que les organisations internationales interviennent de manière essentielle, elles font face à de grands défis pour fournir une assistance adéquate. Il est crucial que la communauté internationale intensifie ses efforts pour protéger les civils, garantir l’accès humanitaire et mettre fin à ces violences dévastatrices. De quelle manière peut-elle agir plus efficacement face à cette crise humanitaire sans précédent? Quelles mesures essentielles doivent être prises pour assurer la sécurité des travailleurs humanitaires et des populations vulnérables?


