Dans un contexte où la diplomatie économique prend une place croissante au Cameroun, les consuls honoraires en poste dans le pays s’organisent pour mieux peser dans les cercles d’influence. Une association dédiée est en gestation, visant à coordonner leurs actions et à optimiser leurs interactions avec les milieux d’affaires locaux et internationaux.
Une dynamique nouvelle dans la diplomatie consulaire
Traditionnellement perçus comme des figures de représentation honorifiques, les consuls honoraires jouent néanmoins un rôle clé dans les échanges commerciaux et les relations bilatérales. Représentant des intérêts étrangers sans statut diplomatique complet, ils facilitent les opportunités d’investissement et fluidifient les échanges entre les entreprises locales et leurs partenaires internationaux.
Avec la mise en place d’une structure formelle de lobbying, ces acteurs souhaitent accroître leur visibilité et structurer davantage leur influence sur les décisions économiques et politiques. Selon une source proche du dossier, cette initiative répond à un besoin croissant d’efficacité et de coordination, à un moment où les relations économiques du Cameroun avec l’extérieur se diversifient.
Objectifs et perspectives

L’association en cours de création devrait permettre aux consuls honoraires de :Développer un plaidoyer collectif auprès des autorités camerounaises pour faciliter les affaires et lever certaines barrières administratives.Créer un cadre d’échange structuré pour mutualiser les informations et les opportunités économiques.
Renforcer leur crédibilité auprès des investisseurs et des gouvernements étrangers en donnant une dimension plus institutionnelle à leur action.
Derrière cette dynamique, plusieurs pays représentés au Cameroun y voient une opportunité de mieux défendre leurs intérêts économiques et d’avoir une interface efficace avec le secteur privé.
Un signal aux autorités camerounaises ?
Cette initiative n’est pas anodine. Elle intervient dans un contexte où les réformes économiques et les grands projets d’infrastructure suscitent un intérêt accru des investisseurs étrangers. Si elle est bien menée, cette structuration des consuls honoraires pourrait favoriser un dialogue plus fluide entre les diplomates économiques et les décideurs camerounais.
Toutefois, elle pourrait aussi être perçue comme une tentative de contourner certaines lourdeurs bureaucratiques et de peser davantage dans les orientations économiques du pays. Le gouvernement camerounais, traditionnellement soucieux de garder le contrôle des relations diplomatiques et économiques, suivra sans doute cette évolution avec attention.
Seule certitude : dans un contexte de compétition accrue pour attirer les investissements, cette initiative des consuls honoraires pourrait bien redistribuer les cartes de l’influence économique au Cameroun.


