Une répétition de l’histoire ?
L’histoire de la République Démocratique du Congo semble rythmée par des schémas récurrents de trahisons et de luttes d’influence, où des figures jadis intégrées au système se transforment en agents de sa déstabilisation. L’ombre de Laurent-Désiré Kabila plane aujourd’hui sur Corneille Nangaa, dont le parcours récent rappelle, à bien des égards, celui de l’ancien chef rebelle devenu président avant d’être trahi par son propre cercle.

Si l’on remonte à la fin des années 1990, Laurent-Désiré Kabila avait pris le pouvoir en RDC grâce à l’appui des forces extérieures, notamment du Rwanda et de l’Ouganda. Mais une fois installé, il avait rapidement compris que son indépendance dérangeait. Dès lors, ses anciens alliés s’étaient retournés contre lui, orchestrant une nouvelle rébellion à travers le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD). Aujourd’hui, c’est un scénario similaire qui semble se dessiner autour de Corneille Nangaa et de son Alliance Fleuve Congo (AFC), qui bénéficie d’un soutien évident du M23, des forces rwandaises et de divers groupes armés.
Un pion au service d’intérêts extérieurs ?

Corneille Nangaa, ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), était autrefois un acteur clé du processus démocratique congolais. Mais comme Kabila avant lui, il a basculé dans l’opposition radicale, se positionnant désormais comme un ennemi du régime en place. En novembre 2023, il officialise son alliance avec des factions armées, notamment le M23, dont les liens avec Kigali ne sont plus à prouver.
Cette alliance pose un grave problème de souveraineté. À l’époque de Laurent-Désiré Kabila, le RCD servait de cheval de Troie pour les ambitions régionales du Rwanda et de l’Ouganda. Aujourd’hui, l’AFC et Nangaa semblent suivre le même chemin, offrant un prétexte à l’ingérence étrangère dans le conflit congolais.
Un État congolais en alerte
Face à ce danger, la RDC ne peut se permettre une répétition des erreurs du passé. La vigilance doit être de mise, tant au niveau des autorités que de la population. Il est impératif de neutraliser toute tentative de partition du pays et de refuser tout dialogue avec ceux qui, hier encore, prétendaient servir la nation avant de retourner leur veste.
La situation actuelle impose une réponse ferme. Le gouvernement doit non seulement renforcer sa diplomatie pour isoler politiquement l’AFC, mais aussi intensifier ses opérations militaires pour anéantir toute rébellion sur le sol congolais. Le peuple, de son côté, doit rester éveillé face aux manipulations et aux discours populistes de ceux qui prétendent agir pour son bien tout en servant des intérêts extérieurs.
L’histoire jugera les traîtres

De Laurent-Désiré Kabila à Corneille Nangaa, la RDC a trop souvent été le théâtre de manœuvres où d’anciens insiders se muent en agents du chaos. Mais le peuple congolais, instruit par son passé, ne se laissera pas duper.
L’heure est à la résistance, à l’unité et à l’action pour que le pays ne retombe pas dans le piège des cycles infernaux de la trahison et de la guerre.