L’Enquête sur l’Assassinat de Chérubin Okende : Un Test pour l’État de Droit

Contexte de l’Assassinat et Réactions Familiales
Le 13 juillet 2023, la République Démocratique du Congo (RDC) a été ébranlée par la découverte du corps de Chérubin Okende, ancien ministre des Transports. Ce drame tragique a non seulement choqué la nation, mais a également soulevé des interrogations cruciales sur la sécurité des personnalités politiques et la capacité des institutions à protéger leurs citoyens. La famille d’Okende, représentée par son épouse Micheline Samba et ses enfants, a exprimé son indignation face à l’inaction des autorités judiciaires, après avoir déposé une plainte le 15 avril 2024 sans aucune avancée tangible.
Dans un courrier au procureur général Firmin Mvonde, le cabinet d’avocats Onyemba et Associés a insisté sur l’urgence de rouvrir l’enquête, notamment à la lumière d’un enregistrement audio viral, devenu public le 19 mars 2024, qui pourrait contenir des indices cruciaux. Cette situation met en lumière un sentiment de déni de justice éprouvé par la famille, demandant une réponse et des actions concrètes pour traduire les coupables en justice. Au-delà de la douleur personnelle d’une famille en deuil, cette affaire soulève des enjeux sociétaux majeurs pour la RDC.
La frustration de la famille, face à l’absence d’actions judiciaires, reflète un problème plus large : la méfiance envers les institutions. Dans un contexte aux prises avec la corruption et l’impunité, l’enquête sur l’assassinat d’Okende pourrait devenir un test décisif pour la crédibilité de l’État de droit en RDC.

Les Enjeux de l’État de Droit en RDC
L’État de droit constitue un principe fondamental, garantissant que toutes les personnes, institutions et entités soient responsables devant la loi. En RDC, ce principe est souvent mis à l’épreuve, particulièrement dans le cadre d’assassinats politiques. L’acte tragique visant Okende soulève des doutes sur l’intégrité des institutions judiciaires et leur capacité à mener des enquêtes impartiales.
Souvent critiquées pour leur manque d’indépendance et leur vulnérabilité aux pressions politiques, les institutions judiciaires congolaises doivent faire face à ce défi. Ainsi, l’enquête sur l’assassinat pourrait servir de baromètre pour évaluer la volonté des autorités à lutter contre la corruption et l’impunité. Des experts en droit et en gouvernance, comme le professeur Jean-Pierre Bemba, insistent sur la nécessité de transparence et de responsabilité pour restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions.
De surcroît, la famille d’Okende a pris l’initiative de porter plainte en Belgique contre le général-major Christian Ndaywell, soulignant la nécessité d’une coopération internationale dans la quête de justice. Cette démarche pourrait aussi inciter les autorités congolaises à agir, en sachant que la communauté internationale suit attentivement la situation. Ainsi, l’enquête sur l’assassinat d’Okende pourrait avoir des implications non seulement au niveau national, mais également sur la scène internationale.

Implications pour l’Avenir de la RDC
La manière dont l’enquête sur l’assassinat de Chérubin Okende est menée pourrait avoir des répercussions significatives pour l’avenir de la RDC. Si les autorités judiciaires parviennent à réaliser une enquête rigoureuse et à poursuivre les coupables, cela pourrait renforcer la foi des citoyens dans l’État de droit et stimuler leur participation civique. À l’inverse, une enquête bâclée ou une inertie pourrait alimenter le désespoir et la méfiance envers les institutions.
Les enjeux de cette affaire dépassent la simple quête de justice individuelle. Ils touchent à la légitimité des institutions, à la sécurité des acteurs politiques, et à la stabilité du pays. Les Congolais, aspirant à un avenir meilleur, attendent des réponses claires et des actions concrètes de leurs dirigeants. La famille d’Okende, en appelant à la justice, incarne cette voix collective réclamant des comptes.
En somme, l’enquête sur l’assassinat de Chérubin Okende représente un tournant pour la RDC. Elle soulève des interrogations vitales sur la capacité des institutions à garantir protection et justice à leurs citoyens. Face à des défis multiples, le traitement de cette affaire pourrait déterminer la trajectoire future de l’État de droit. Les citoyens se posent une question essentielle : jusqu’où les autorités sont-elles prêtes à aller pour garantir la justice et rétablir la confiance dans leurs institutions ?